RSF réclame la libération d’un journaliste au Kurdistan irakien
Depuis son arrestation il y a trois semaines par les services de renseignements du gouvernement autonome kurde d’Irak, les proches du journaliste Zuber Bradosti n’ont plus aucune nouvelle de lui. Reporters sans frontières (RSF) demande aux autorités de la région de tout faire pour éclaircir les circonstances de son interpellation et ordonner sa libération.
Convoqué le 19 juillet par des unités de renseignements du Kurdistan irakien, le journaliste Zuber Bradosti (Roj News - média proche du PKK), est toujours maintenu en détention, trois semaines après son interrogatoire. Sans nouvelles depuis, sa rédaction a décidé d’alerter sur sa situation en publiant un article, indiquant qu’il était attendu dans la région de Soran (nord-est du Kurdistan irakien).
“Nous demandons la libération immédiate de Zuber Bradosti et la préservation de son intégrité physique, déclare le bureau Moyen-Orient de Reporters sans frontières (RSF). Il est du devoir du gouvernement autonome du Kurdistan de protéger les journalistes, d’empêcher qu’ils soient convoqués, soumis à des interrogatoires et maintenus en détention sans justification”.
Ce n’est pas la première fois que le journaliste est arrêté par les services de renseignements kurdes, précise Roj News à RSF. La précédente arrestation remonte à mars dernier. Sa rédactrice, Shena Faiq, rappelle que celle-ci avait été motivée par des photos prises dans des “zones interdites” durant des opérations militaires menées par la Turquie.
De leur côté, les autorités kurdes affirment que Zuber Bradosti n’a pas été arrêté pour ses activités journalistiques : “C’est un activiste politique lié aux Peshmergas (armée kurde) et membre du PKK (branche turque du parti de l’indépendance du Kurdistan), affirme une source proche des renseignements kurdes irakiens, qui souhaite rester anonyme. Il a réuni des informations pour le compte de cette organisation, qui mène une campagne contre l’intérêt de la région du Kurdistan irakien".
Cette arrestation est d’autant plus inquiétante qu’il y a trois ans, son confrère de Roj News, Wedat Hussein Ali, avait été arrêté à Dohuk (nord-ouest du Kurdistan) dans les mêmes circonstances et retrouvé mort quelques heures plus tard avec des traces de tortures.
Depuis la mort de Wedat Hussein Ali, le gouvernement autonome du Kurdistan a assuré qu’une enquête serait conduite pour trouver les responsables de son assassinat mais les démarches n’avancent pas et les responsables courent toujours. L’Irak occupe la 156e place au Classement mondial pour la liberté de la presse établi par RSF.