RSF et une coalition de 44 ONG appellent le président chinois Xi Jinping à libérer une journaliste en grève de la faim

Le 17 septembre, Reporters sans frontières (RSF) et une coalition de 44 ONG de défense des droits humains ont appelé le président chinois Xi Jinping à innocenter et libérer Zhang Zhan, une journaliste arrêtée pour sa couverture de l’épidémie de Covid-19, et qui observe une grève de la faim depuis mai 2020, ce qui lui a valu d’être nourrie de force.

Dans une lettre commune publiée le 17 septembre 2021, Reporters sans frontières (RSF) et une coalition de 44 ONG de défense des droits humains ont appelé le président chinois Xi Jinping à innocenter et libérer Zhang Zhan, une journaliste de 38 ans, qui avait couvert les premiers jours de la pandémie de Covid-19 dans la ville de Wuhan (centre de la Chine). 


Le 28 décembre 2020, le Tribunal du nouveau district de Pudong à Shanghaï l’a condamnée, à l’issue d’un procès d’à peine trois heures, à quatre ans de prison pour avoir « attisé des querelles et provoqué des troubles ». Pour protester de son innocence, Zhang Zhan est en grève de la faim depuis mai 2020, ce qui lui a valu d’être nourrie de force par sonde nasale, et risque de mourir si elle n’est pas immédiatement relâchée.


« Zhang Zhan n’a commis aucun crime et a, au contraire, courageusement risqué sa vie pour informer le public sur la crise sanitaire. Elle n’aurait jamais dû être arrêtée, et encore moins soumise à une lourde peine de prison » s’indigne le directeur du bureau Asie de l'Est de RSF, Cédric Alviani, qui appelle le président Xi Jinping à « veiller à ce que Zhang Zhan soit libérée avant qu'il ne soit trop tard. »


Selon sa famille, Zhang Zhan a perdu un poids considérable et n’a été hospitalisée que 11 jours, au début du mois d’août, avant d’être renvoyée en prison malgré la détérioration de son état de santé. Zhang Zhan a aussi été victime de mauvais traitements et sa famille s'est systématiquement vu refuser les visites.


Comme Zhang Zhan, au moins 10 autres défenseurs de la liberté de la presse détenus en Chine sont en danger de mort, dont Huang Qi, journaliste d’investigation et lauréat du Prix RSF de la liberté de la presse, l’éditeur suédois Gui Minhai et Ilham Tohti, journaliste ouïghour et lauréat des Prix Václav Havel et Sakharov.


Kunchok Jinpa, une source d’information importante sur le Tibet pour les journalistes, est mort en février 2021, victime de mauvais traitements en détention. Liu Xiaobo, lauréat des Prix Nobel de la paix et du Prix RSF de la liberté de la presse, et Yang Tongyan, blogueur dissident, sont tous deux morts en 2017 d’un cancer non traité lors de leur détention.


La Chine, plus grande prison au monde pour les journalistes avec au moins 122 d’entre eux détenus, stagne au 177e rang sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2021.


Signataires :

Reporters sans frontières (RSF) 

Amnesty International

Article 19

Association des journalistes de Taiwan

Association of the New School for Democracy

Centre for Human Rights and Development, Mongolia

Centre LGBT de Mongolie

China Aid Association

China Change

China Political Prisoner Concern

Chinese Democracy Education Foundation

Chinese Human Rights Defenders (CHRD)

La Coalition pour les femmes dans le journalisme (CFWIJ)

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ)

Consumer Foundation, Mongolie

CSW, UK

La Fédération internationale des journalistes (FIJ)

FIDH, dans le cadre de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme

Fondation pour les droits humains

Freedom House 

Front Line Defenders

Globe International Center, Mongolie

Government Citizen Partnership, Mongolie, 

Humanitarian China

Human Rights in China (HRIC)

Human Rights Now

IFEX

Index on Censorship

Judicial Reform Foundation

Mongolian Men’s Union

Mongolian Women's Employment Support Federation

PEN International

Safeguard Defenders

Le Service international pour les droits de l'homme (ISHR)

Steps Without Borders, Mongolie

Taiwan Forever Association

Taiwan Media Watch

Taiwan Media Workers Union

Tuva Women’s AVAM Union, Mongolie

The Taiwan Foreign Correspondents’ Club

The Rights Practice

Uyghur Human Rights Project (UHRP)

Women for Change NGO, Mongolie

Women’s Rights in China

Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT), dans le cadre de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme


Lire la lettre dans son intégralité :

Publié le
Mise à jour le 17.09.2021