RSF demande l’ouverture d’une enquête sur la mort d’un acteur de l’information dans l’est du pays

Reporters sans frontières a appris la mort, le 20 février 2014, de Hussein Ali Madan Al-Faraj, photographe et cameraman plus connu sous le nom de “Journaliste de la révolution”. Il a été tué par balles par les forces de l’ordre saoudiennes dans la province d’Al-Qatif (est du pays), alors qu’elles prenaient d’assaut le quartier d’Al-Awamiyah à la recherche de personnes ayant participé à des manifestations contre le régime. Hussein Al-Faraj avait couvert toutes les manifestations ainsi que les cérémonies d’enterrements des manifestants tués par les forces de l’ordre depuis 2011. Le manque de concordance des témoignages autour des circonstances de la mort de Hussein Ali Madan Al-Faraj démontre la nécessité d’une enquête indépendante. Le 20 février, les forces de l’ordre ont pénétré au domicile de Ahmed Abdelrahim Faraj, à la recherche du frère de ce dernier, qui figure sur la liste de 23 personnes recherchées pour avoir “manifesté contre le régime”. Bilan de cette opération : quatre morts, dont deux policiers d’après le ministère de l’Intérieur, ainsi que deux civils, Hussein Al-Faraj et Ali Ahmed Al-Faraj. Le ministère de l’Intérieur saoudien affirme qu’Ali Al-Faraj et Hussein Al-Faraj étaient tous deux recherchés pour leur implication dans des troubles. Toujours d’après le ministère, les forces de sécurité ont été la cible de tirs de la part de ces “fauteurs de troubles” et ont été contraints de riposter afin de se défendre. Version contestée par les voisins. Des témoins sur place affirment en effet qu’une trentaine de policiers armés, appuyés par des blindés, ont encerclé le quartier avant de prendre d’assaut la maison de Ahmed Abdelrahim Al-Faraj Ces témoins affirment que les policiers ont ouvert le feu lors de leur intervention au domicile de Ahmed Abdelrahim Faraj, provoquant la mort d’Ali Al-Faraj, 22 ans, fils du propriétaire de la maison. Ils soulignent que Hussein Al-Faraj était présent sur les lieux pour couvrir le raid policier avec sa caméra. Des voisins déclarent qu’il ne portait pas de haut à ce moment-là afin de montrer aux forces de l’ordre qu’il n’était pas armé. Sa caméra tâchée de sang a été retrouvée à côté de son corps ce 20 février 2014. Suite à ce raid policier, une manifestation hostile au régime saoudien a éclaté dans le quartier d’Al-Awamiyah. Le district d’Al-Awamiyah est majoritaire peuplé de chiites. De nombreuses manifestations y ont été organisées en soutien notamment au mouvement de contestation qui secoue le Bahreïn voisin depuis février 2011.
Publié le
Updated on 20.01.2016