RSF demande aux autorités françaises d'intervenir en faveur de la libération d'un journaliste emprisonné

Alors que la France est l'invitée d'honneur de la Foire internationale du livre de La Havane (7-17 février), RSF a demandé aux autorités françaises d'intervenir en faveur de la libération du journaliste emprisonné Bernardo Arévalo Padrón.

Reporters sans frontières (RSF) a adressé une lettre à Michel Duffour, secrétaire d'Etat au Patrimoine et à la décentralisation culturelle, pour lui demander "d'intervenir auprès des autorités cubaines en faveur de la libération immédiate et inconditionnelle (du journaliste indépendant) Bernardo Arévalo Padrón". M. Duffour se rendra à Cuba le 10 février prochain à l'occasion de la Foire internationale du livre de La Havane dont la France est, cette année, l'invitée d'honneur. "Il est inconcevable que la France, qui prétend être la patrie des droits de l'homme, accepte d'être l'invitée d'honneur d'un tel événement culturel en faisant semblant d'ignorer la réalité de la liberté d'expression et de la presse à Cuba", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. Bernardo Arévalo Padrón, fondateur de l'agence de presse indépendante Línea Sur Press, a été condamné en appel, le 28 novembre 1997, à six ans de prison pour "outrage" envers le président Fidel Castro et le vice-président Carlos Lage. Interviewé par une radio de Miami, le journaliste les avait qualifiés de "menteurs", leur reprochant de ne pas se conformer aux engagements démocratiques signés lors d'un précédent Sommet ibéro-américain. Bernardo Arévalo Padrón est actuellement détenu dans une prison où règnent selon lui "la promiscuité, les rongeurs, les humiliations, le manque d'eau potable et la prostitution". A Cuba, seule la presse officielle est autorisée. Interdits de publier dans leur pays, une centaine de journalistes indépendants comptent sur les associations de Cubains exilés aux Etats-Unis pour diffuser leurs informations, le plus souvent sur des sites Internet. En 2001, Reporters sans frontières a recensé près d'une centaine de cas de pressions ou d'intimidations (menaces, agressions, convocations par la police, placements en résidence surveillée, pressions sur la famille, etc.) contre ces journalistes. Les autorités ont également procédé à vingt-neuf interpellations. Poussés à bout, une cinquantaine de journalistes indépendants ont dû s'exiler depuis 1995.
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Updated on 20.01.2016