RSF condamne la violente attaque des Talibans contre des médias à Koundouz

Reporters sans frontières (RSF) condamne l’attaque du 28 septembre 2015, perpétrée par les Talibans contre les médias, notamment la station de radio et télévision Roshani, dans la ville de Koundouz, chef-lieu de la province du même nom. Le 28 septembre 2015, les Talibans se sont emparés de Koundouz, une ville importante dans le nord de l'Afghanistan. La plupart des bâtiments officiels de la ville ont été occupés, dont les sièges de plusieurs médias. Le siège de Roshani Radio et TV a été ciblé et une grande partie de ses équipements brûlés et détruits. Fondée par Sadiqa Sherzai, Roshani Radio et TV est un média indépendant qui diffuse plus de 20 heures d’émission par jour. La radio traite beaucoup de la question des femmes. La majorité des employés - 9 sur 12 - sont d’ailleurs des femmes. Reporters sans frontières (RSF) s’inquiète du sort de plusieurs journalistes, dont on n’est sans nouvelle depuis lundi matin et de la situation des médias dans une grande partie de la ville occupée par les Taliban. La ville compte au moins cinq radios, trois télés et cinq journaux dont deux quotidiens. Une centaine de journalistes travaillent dans la province. Selon des informations recueillies par l’organisation, les forces armées ont été incapables de protéger les journalistes et les médias. “Nous rappelons à toutes les parties au conflit – Etat comme acteurs non étatiques – leur obligation en matière de protection des journalistes, déclare Reza Moini, responsable du bureau Afghanistan de RSF. Le droit international, notamment les conventions de Genève de 1949, et ses protocoles additionnels, interdisent aux acteurs étatiques et non étatiques de cibler des attaques intentionnelles contre les civils, parmi lesquels les médias et les journalistes. Les attaques contre des cibles civiles constituent des crimes de guerre.” “Une partie des journalistes ont été contraints de fuir par leurs propres moyens vers l’aéroport de Koundouz, où les troupes s’étaient retranchées.Tous les médias ont arrêtés leurs activités,” a déclaré à RSF Rahimullah Samandar, présidente de l’association indépendante des journalistes afghans. Le mollah Akhtar Mansour, chef des Talibans, s’est félicité de cette «grande victoire». Ce nouveau prédateur de la presse a été nommé cet été après l’annonce de la mort du mollah Omar qui serait survenue en 2013. Les Talibans ont déjà perpétré de nombreuses attaques contre des médias dans le pays ou ordonné à leurs subordonnés de prendre pour cible les sièges de médias. Les zones assiégées par les Talibans ou par le groupe Etat islamique sont des véritables “trous noirs” de l’information. Les principales organisations de journalistes en Afghanistan, notamment l’Association afghane des journalistes indépendants et l’Union nationale des journalistes afghans, ont condamné fermement ces attaques et lancé un appel pour venir en aide à Roshani Radio et TV.
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Mise à jour le 20.01.2016