RSF condamne la détention du journaliste Nazir Al-Majid

Reporters sans frontières (RSF) déplore l’arrestation et la condamnation le 18 janvier dernier de Nazir Al-Majid, journaliste et écrivain saoudien, à sept ans de prison en plus d’une interdiction de quitter le territoire pendant sept ans à l’issue de sa peine. RSF demande sa libération immédiate et sans conditions.

Nazir Al-Majid est un journaliste et intellectuel de 40 ans connu en Arabie saoudite pour ses écrits libéraux et philosophiques, mais également pour ses critiques des doctrines chiites et de la politique de son pays.


Le journaliste est jugé pour désobéissance envers le pouvoir, participation à des manifestations dans la zone de Qatif, des écrits critiques envers le régime (dont certains remontent à 2007), et pour avoir été en contact avec des correspondants d’agences et médias internationaux tels queReuters, AFP et la chaîne CNN. Condamné ce 18 janvier dernier à sept ans de prison, sept ans d’interdiction de sortie du territoire en plus d’une amende par la Cour criminelle spécialisée (notamment dans des affaires de terrorisme) à Riyad, il a été directement arrêté à l’issue du jugement, sans pouvoir prévenir ses proches.


“RSF dénonce l’emprisonnement du journaliste pour ses écrits et ses opinions, déclare Alexandra El Khazen, responsable du bureau Moyen-Orient. Le journaliste n’est coupable que d’avoir pratiqué son droit à la liberté d’expression et d’avoir voulu informer des médias régionaux et internationaux sur les manifestations dans sa région. RSF rappelle l’importance de laisser s’installer un débat public dans le pays et demande aux autorités sa libération immédiate et l’abandon des charges portées contre lui.”


Selon nos sources, le journaliste a assisté à son audience sans être accompagné d’un avocat ou d’un proche et sa famille n’a pas encore eu accès à la copie du jugement. Le journaliste se trouve aujourd’hui à la prison de Ha’ir à Riyad.


Ces accusations portées contre lui datent de 2011 et avaient mené à son arrestation et à sa détention provisoire pendant quinze mois. Il avait été arrêté pour la première fois le 13 avril 2011 peu après avoir publié un article en ligne intitulé “Je proteste, donc je suis un être humain”. Selon un rapport de Human Rights Watch et la presse régionale, le journaliste avait à l’époque également été torturé et placé en isolement cellulaire pendant cinq mois.


Al-Majid collabore avec de nombreux titres de la presse arabophone, notamment avec les journaux panarabe et saoudien Al-Hayat et Al-Sharq.


Au moins 11 journalistes et citoyens-journalistes sont emprisonnés à ce jour en Arabie saoudite. Le pays figure à la 165ème place (sur 180) du Classement 2016 sur la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.

Publié le
Updated on 30.01.2017