RSF condamne la confirmation de 10 ans de prison pour Narges Mohammadi
Reporters sans frontières (RSF) condamne fermement la confirmation de la peine à 10 ans de prison de la journaliste et militante des droits humains iranienne Narges Mohammad.
Le 27 septembre 2016, alors que la maire de Paris, Anne Hidalgo, recevait Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix 2003 et Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, les avocats de Narges Mohammadi apprenaient la confirmation en appel de sa condamnation à 16 ans de prison par un tribunal de Téhéran.
D’après son époux, Taghi Rahmani, contacté par RSF, la cour d'appel a rejeté les recours des avocats et confirmé la condamnation à 16 ans de prison par un tribunal de Téhéran. Emprisonnée depuis mai 2015, Narges Mohammadi avait été condamnée une première fois en avril 2016 dans un procès entaché d’irrégularités, sous l’influence du ministère des Renseignements. Selon une loi adoptée à l’été 2015, un accusé condamné pour plusieurs délits ou crimes ne purge que la peine principale. La journaliste a ainsi été condamnée officiellement à 10 ans.
Anne Hidalgo s’est montrée attentive au sort de cette journaliste iranienne et fervente défenseure des droits des femmes qui a été médaillée par la Ville le 3 mai dernier. A l’occasion de la sortie de son ouvrage “Pour être enfin libre”, Shirin Ebadi s’associe à RSF pour demander la libération de Narges Mohammadi.
“Je dénonce cette condamnation imposée par le système judiciaire iranien, le seul crime de Narges est d'être une défenseure des droits humains dans un pays qui bafoue ces droits”, a déclaré Shirin Ebadi. “Nous avons une pensée particulière pour Narges Mohammadi, cette femme-courage iranienne dont la condamnation inique vient d’être confirmée en appel : nous appelons une fois de plus à sa libération immédiate ”, a rappelé Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.
Narges Mohammadi est également porte-parole du Centre des défenseurs des droits de l’Homme en Iran et collabore avec l’association Legam, qui milite pour l’abolition progressive de la peine de mort, une cause interdite dans son pays.
L’Iran est classé 169e sur 180 dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2016 de Reporters sans frontières.