Royaume-Uni: le projet de criminaliser la consultation de contenu extrémiste menace les journalistes

Le projet de criminaliser la consultation de contenu extrémiste que vient de présenter la secrétaire d’État britannique à l’Intérieur préoccupe au plus haut point Reporters sans frontières (RSF). En vertu de cette nouvelle loi, toute personne prise en flagrant délit de consultation de contenu extrémiste en ligne « à plusieurs reprises » sera emprisonnée pour une période pouvant aller jusqu’à 15 ans.

La secrétaire d’État britannique à l’Intérieur, Amber Rudd, lors de son discours liminaire au congrès du Parti conservateur à Manchester le 2 octobre dernier a affirmé que « cette loi comblera une lacune importante de la législation », avant de répondre à une question posée par un membre du public, par ces termes : « Je n’ai pas besoin de comprendre comment le cryptage fonctionne pour comprendre comment il aide les criminels. »


RSF a déjà fait part de ses critiques concernant les demandes d’Amber Rudd en faveur d’une restriction de l’utilisation d’outils de cryptage de bout en bout, tels que l’application WhatsApp et qui ont été reprises par le Premier ministre Theresa May. En juillet, la secrétaire d’État à l’Intérieur a suscité une vive réaction en affirmant dans une colonne du quotidien The Telegraph que les « vraies personnes » ne se souciaient pas de la sécurité dans leurs communications en ligne.


“Cette dernière annonce est particulièrement inquiétante pour les journalistes, les militants des droits de l’homme et les personnes qui ont un besoin légitime de consulter du contenu extrémiste, déclare Rebecca Vincent, directrice du Bureau de RSF au Royaume-Uni. Ces projets sont indéniablement dangereux d’autant qu’ils s’ajoutent à d’autres initiatives récentes visant à restreindre la liberté de la presse au Royaume-Uni, telles que l’adoption de la loi Investigatory Powers Act, la proposition d’une nouvelle « loi sur l’espionnage » et les appels lancés précédemment par Amber Rudd pour restreindre les outils de cryptage. Il devient de plus en plus difficile et risqué pour les journalistes de faire leur travail au Royaume-Uni ».


Le Royaume-Uni occupe la 40e place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2017.


Informations presse : Rebecca Vincent à [email protected] ou au +44 (0)7583 137751

Publié le
Updated on 03.10.2017