Reporters sans frontières proteste contre la fermeture du bureau d'Al-Jazira à Téhéran

A la suite d'affrontements dans le Khouzistan (Sud), les autorités iraniennes ont annoncé, le 18 avril 2005, la fermeture du bureau à Téhéran de la chaîne qatariote Al-Jazira pour "incitation au trouble". Reporters sans frontières proteste contre cette mesure arbitraire et demande aux autorités de revenir sur leur décision. « Nous dénonçons la décision du ministère de la Culture et de l'Orientation islamique de suspendre les activités d'Al-Jazira en Iran. Les autorités ne peuvent pas fermer une chaîne parce qu'elle donne la parole à des opposants au pouvoir », a déclaré l'organisation. « La chaîne d'information en arabe est depuis plus d'un an dans le collimateur des autorités qui n'ont cessé de menacer de restreindre ses activités dans le pays. », a ajouté Reporters sans frontières. Al-Jazira a été l'une des premières chaînes à couvrir les affrontements qui ont eu lieu, le 15 avril, dans le sud du pays et à faire état du bilan des morts et des blessés. Deux jours plus tard, le bureau d'Al-Jazira à Téhéran a été informé verbalement de la décision des autorités iraniennes de suspendre ses activités. Selon ces dernières, cette suspension durera jusqu'à ce que le rôle de la chaîne dans les affrontements soit examiné. Al-Jazira est en effet accusée « d'avoir incité des éléments subversifs à déclencher les troubles ». Jihad Ballout, porte-parole d'Al-Jazira, a déclaré à Reporters sans frontières que la chaîne regrettait la décision infondée des autorités iraniennes. En novembre 2004, Téhéran avait déjà menacé de sanctionner Al-Jazira si elle ne retirait pas de son site Internet une caricature jugée insultante. La chaîne avait été menacée d'expulsion une seconde fois, peu de temps après, pour avoir parlé du golfe « Arabique » et non du golfe Persique.
Publié le
Updated on 20.01.2016