Reporters sans frontières dénonce de nouvelles violences contre la presse lors des émeutes communautaires

Reporters sans frontières demeure extrêmement préoccupée par la situation des journalistes dans le sud du pays où ont lieu des émeutes communautaires. Des journalistes ont été contraints de fuir leur ville, des médias ont cessé temporairement de publier et des reporters ont été agressés. L'affichage sur les places publiques de Birgunj (Sud) d'une liste des journalistes "recherchés" - récompense à l'appui - a semé la terreur dans la communauté journalistique. A partir du 28 janvier, une dizaine de reporters ont ainsi fui les districts de Parsa, Bara et Rautatah, craignant pour leur vie. Govinda Devkota, reporter de Nepal Samacharpatra et Nepal FM 91.8, Sujeet Mahat, Shiva Puri et Shankar Aacharya, reporters du journal Kantipur, Sudeep Aryal du Annapurna Post, Pawan Yadav de Radio Birgunj , Bipin Gautam de Radio Narayani, Ashok Pahadi du Prateek Daily, Phani Mahat de Nepal Samacharpatra et les journalistes freelance Narayan Devkota et Sanjaya Karki ont été contraints de quitter leurs lieux de travail. Le 30 janvier, des manifestants ont endommagé la moto de Bikram Luitel, de la radio Nepal FM 91.8. La veille, des émeutiers s'en étaient pris à trois reporters dans les rues de Morang (Sud). Le 29 janvier, des policiers avaient frappé un photographe du journal local Satya Sandesh qui prenait des clichés des émeutes. Par ailleurs, les publications de Birgunj ont collectivement suspendu leur parution, du 29 janvier au 2 février, pour protester contre les violences orchestrées contre la presse. De même dans le district de Bara, la presse écrite a disparu des kiosques pendant deux jours. La Fédération des journalistes népalais (FNJ), dont le président, Bishnu Nisthuri, s'est rendu à Birgunj, a demandé au gouvernement d'assurer la protection des journalistes au plus vite et de traduire en justice les auteurs des agressions. Des anciens ministres royalistes ont été arrêtés par la police. Ils sont suspectés d'avoir instigué les émeutes des Madeshis. ------------------- 29.01.2007 Reporters sans frontières dénonce les violences contre la presse lors des émeutes communautaires Depuis une semaine, certaines villes du sud du Népal sont le théâtre de violences entre les deux grands groupes ethniques du pays, les Pahadi et les Madhesi, qui ont fait au moins six morts. Dans ce contexte, Reporters sans frontières condamne les agressions dont ont été victimes au moins neuf journalistes au cours des émeutes, ainsi que les actes de vandalisme ayant visé des radios et des journaux. "Ces attaques sont très préoccupantes, car elles compromettent le travail des médias sur un sujet vital pour le futur du pays. Il est nécessaire que le gouvernement assure la protection des journalistes lors des émeutes, afin qu'ils puissent travailler et se déplacer en toute sécurité. Nous demandons également aux organisations communautaires, notamment le Madhesi Jana Adhikar Forum (MJAF), de condamner sans équivoque les violences contre la presse", a affirmé Reporters sans frontières. Lors de manifestations organisées, le 28 janvier 2007, par le Madhesi Jana Adhikar Forum (MJAF), la station FM Birgunj ainsi que des bureaux de la Fédération des journalistes népalais (FNJ) ont été partiellement détruits par des émeutiers à Birgunj (Sud). Les manifestants ont tenté de saccager la station Narayani FM, mais ils en ont été empêchés par des gardes. La direction de la radio a suspendu les émissions pendant plusieurs heures, par peur de représailles. Lors des manifestations, les journalistes Ram Sarraf, Dhruba Sah, Bhuwan Jha, Kiran Pande et Ram Bharat Sah ont été agressés et des menaces de mort ont été prononcées à l'égard de Shiva Puri, du quotidien Kantipur. Le 25 janvier, des inconnus avaient attaqué un distributeur de presse près de Birgunj. Au même moment, Bheem Ghimire, du Kantipur, et Tank Khanal de la radio BBC World Service avaient été malmenés et leurs motos avaient été vandalisées à Biratnagar (Sud-Est). Déjà le 21 janvier, Shiva Kumar Shah et Harinath Yadav, respectivement correspondant de la radio Garima FM et de l'hebdomadaire Jwarbhata, avaient été frappés par des maoïstes alors qu'ils couvraient une manifestation hostile aux rebelles à Lahan (Sud). Le MJAF a lancé de nouveaux appels à manifester contre le gouvernement intérimaire et contre certains médias. Il a ainsi dressé une liste de journalistes et de médias qui, selon eux, ne défendent pas leur cause. Les noms des correspondants dans les provinces du Sud de Nepal Television, Radio Nepal, Kanitpur Publications et Nepal FM 91.8 y figurent. Les rédacteurs en chef de sept quotidiens de la région de Birgunj ont appelé à une grève, à partir du 30 janvier 2007, afin de manifester leur solidarité envers les journalistes victimes des émeutes. Selon les représentants de la profession, les reporters et les photographes ne peuvent plus couvrir les événements puisqu'ils sont perçus comme des porte-parole du gouvernement.
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Updated on 20.01.2016