Opération coup de poing de RSF devant l’Obélisque à Paris : “Sauvons les journalistes égyptiens”

A l’occasion de la visite officielle du président égyptien Abdel Fattah al Sissi à Paris, Reporters sans frontières (RSF) a lancé ce 24 octobre une opération “coup de poing”, devant l’Obélisque, place de la Concorde, afin de dénoncer le bilan désastreux du pays en matière de liberté de la presse.

L’équipe de Reporters sans frontières (RSF) a déployé ce mardi 24 octobre devant l’Obélisque de Louxor, Place de la Concorde, à Paris, une banderole géante sur laquelle était écrite "#SaveEgyptianJournalists".

L’organisation avait choisi ce monument emblématique de Paris, proche de l’Elysée et de l’Assemblée nationale, symbole de la grandeur de l’Egypte, pour dénoncer la répression brutale des autorités égyptiennes et soutenir les journalistes indépendants victimes de cette répression.


“ L’Egypte est l’une des plus grandes prisons du monde pour les journalistes, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de l’organisation. Le président Sissi étouffe les voix indépendantes, enferme ceux qui osent s’affranchir de la ligne officielle. Sissi momifie les journalistes en leur imposant des bandeaux sur les yeux, la bouche, les mains, afin de les empêcher de faire leur travail d'information. Nous profitons de sa visite à Paris pour dénoncer cette répression brutale et lancer un appel à la France afin qu’elle ne ferme pas les yeux sur les nombreuses violations commises par le régime égyptien.”


La visite officielle du président égyptien intervient dans un contexte de répression sans précédent à l’égard de la société civile égyptienne, au nom de la lutte contre le terrorisme. Parmi ces défenseurs des droits humains pourchassés par le régime, les journalistes égyptiens qui se heurtent au refus de toute remise en question. Le débat public est exsangue, la censure permanente, l’auto-censure fréquente.


Seize journalistes sont actuellement en prison, certains sont toujours dans l’attente d’un verdict dans des procès fleuves, sans cesse reportés, d’autres sont victimes de mauvais traitement. Tous ont été incarcérés alors qu’ils ne faisaient que leur travail. Les médias traditionnels privés se font quant à eux racheter par des hommes puissants proches du pouvoir. Plus récemment, certains médias privés, tels que l’anglophone Daily News Egypt et l’arabophone économique Borsa sont également passés sous l’administration d’un média gouvernemental.


Internet, qui était le dernier espace de liberté d’information, est désormais largement censuré : plus de 400 sites, dont des dizaines de sites d’information, tels que Mada Masr ou encore Masr al Arabia et Al Bedaiah, ont été bloqués cette année, sans aucune raison officielle. Le site de RSF, comme celui d’autres ONG, est d’ailleurs bloqué depuis cet été.


L’Egypte figure à la 161ème place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.

Publié le
Updated on 24.10.2017