Nouvelles représailles de Pékin à l’encontre des médias chinois

Les autorités chinoises ont temporairement interdit à des sites d’informations en ligne de relayer des articles publiés par le groupe de médias Caixin. Reporters sans frontières (RSF) condamne ces sanctions arbitraires, imposées en violation flagrante de la Constitution chinoise.

Selon China Digital Times, les autorités ont décrété une interdiction de republier des informations produites par Caixin pendant deux mois, affirmant que le média avait “enfreint les règles disciplinaires en matière d’information et de propagande et publié des rapports aux orientations problématiques, dont la publication ailleurs avait eu une sérieuse influence négative”.


La semaine dernière, Caixin avait publié une lettre ouverte signée par 168 avocats qui protestaient contre l'interdiction qui leur est faite de défendre leurs clients, au moyen d'articles en ligne ou en manifestant publiquement. Cet article avait rapidement été supprimé du site.


“En censurant un article relayant les protestations des avocats, défenseurs des droits de l’homme, alors que ces derniers ont eux-mêmes interdiction de faire état de leur défense dans la presse ou dans la rue, la boucle de la répression est bouclée, déclare Benjamin Ismaïl responsable du bureau Asie-Pacifique de Reporters sans frontière. Les représailles contre ce journal réputé, de même que l’interdiction faite aux avocats d’informer le public par voie de presse des atteintes aux libertés fondamentales que subissent leurs clients témoignent d’un durcissement sans précédent du régime. La communauté internationale doit réagir sans plus tarder, sous peine de voire la Chine s’enfoncer un peu plus encore dans la dictature.”


Le groupe Caixin Media, qui comprend notamment l’hebdomadaire économique et le site Caixin.com, est connu pour son ton libéral et ses critiques du régime communiste. Fondé en 2010 par la journaliste Hu Shuli, l'une des pionnières du journalisme d'investigation en Chine, le site se concentre sur les informations économiques et financières. Hu Shuli est familière de la censure gouvernementale. Fondatrice et ancienne rédactrice en chef de Caijing, elle avait vu son journal suspendu à maintes reprises pour des articles jugés trop critiques par le gouvernement ou des dirigeants d’entreprises “privées”.


Le président chinois Xi Jiping fait partie des prédateurs de la presse et la Chine occupe la 176e place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2016 établi par Reporters sans frontières.


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Publié le
Updated on 23.08.2019