New Times/ Novoie Vremia : le secret des sources des journalistes est un pilier du journalisme d'investigation, qui doit être protégé.

Le 14 avril 2010, des membres de la police de Moscou ont tenté de perquisitionner les locaux de l'hebdomadaire The New Times, dans le centre de la capitale, après une décision rendue par un tribunal de Moscou le 5 avril 2010, dont le magazine indépendant a fait appel. Ces décisions interviennent dans le cadre de la plainte déposée par les forces spéciales de police (Omon) et la Direction générale des affaires intérieures (GUVD), pour "diffamation" (art.129 du code pénal) , après la publication le 1er février, d'un article intitulé "Esclaves des Omon". Reporters sans frontières apporte son soutien plein et entier au magazine et à toute la rédaction qui a le courage de mener de véritables investigations journalistiques sur des sujets d'intérêt général, ce qui est l'essence même et la fierté du journalisme. Nous rappelons, avec la rédactrice en chef Evguénia Albats, que la protection du secret des sources des journalistes est un élément essentiel de la liberté de la presse, sans laquelle le journalisme d'investigation ne peut exister. Par ailleurs, le journal ayant fait appel de la décision du tribunal de Tverskoi, aucune perquisition légale ne saurait avoir lieu avant que cet appel n'ait été examiné. Quant à la décision du tribunal de Tverskoi elle est illégale en vertu des articles 41 et 49 de la loi sur les médias, comme l'a rappelé Ilya Barabanov, rédacteur en chef adjoint du magazine, dans un entretien avec Reporters sans frontières. Le 1er février, The New Times avait publié un article consacré aux travailleurs migrants utilisés comme main d'oeuvre servile par les Omon, se basant sur des témoignages de membres de ce corps de police. Les services concernés avaient immédiatement réagi en démentant toute implication et en portant plainte contre le journal.
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Updated on 20.01.2016