Mozambique : RSF et plusieurs organisations écrivent au président pour demander une enquête approfondie sur la disparition forcée d’un journaliste

Dans une lettre ouverte adressée au président de la république du Mozambique, Filipe Nyusi, Reporters sans frontières (RSF) et 16 autres organisations de la société civile se disent vivement préoccupées par la multiplication des violences exercées par les forces de sécurité contre les journalistes qui tentent de couvrir l’insurrection dans le nord du pays, et demandent l’ouverture d’une enquête pour faire toute la lumière sur la disparition forcée d’un reporter.

La crise sécuritaire et humanitaire dans la province du Cabo Delgado, au nord du Mozambique, ne justifie en aucun cas la multiplication des violences exercées par les forces de sécurité, en  particulier contre les journalistes, régulièrement intimidés, agressés ou arrêtés, dans le seul but de les empêcher d’exercer leur travail et de rendre compte de la situation de cette région en proie à une insurrection islamiste, affirment RSF et 16 autres organisations internationales et africaines de défense des droits humains et de défense de la liberté de la presse, dans un courrier adressé au président mozambicain Filipe Nyusi. 


Les organisations signataires font notamment part de leur très vive préoccupation concernant la disparition le 7 avril dernier du journaliste de la Radio communautaire de Palma, Ibraimo Mbaruco, et demandent l’ouverture d’une enquête approfondie et transparente sur cette affaire. Les forces de sécurité sont soupçonnées d’être à l’origine de sa disparition, qui n’est pas sans rappeler celle du journaliste Amade Ababucar, arrêté dans cette province en janvier 2019 et détenu arbitrairement au secret pendant trois mois par l’armée. Dernièrement, un autre journaliste de la chaîne privée STV, Hizidine Acha, a lui aussi été arrêté et détenu pendant plusieurs heures, à Pemba, chef lieu de la province, pour avoir filmé des officiers en train d’agresser des civils. 


Le verrouillage de l’information et les arrestations arbitraires de journalistes dans cette région expliquent en grande partie la chute du Mozambique qui a perdu 19 places depuis 2015 au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF. Le pays est aujourd’hui classé 104e sur 180. 


La lettre conjointe adressée au président Filipe Nyusi est consultable ici


SIGNATAIRES 

  1. Africans Rising
  2.    Amnesty International
  3.    Association des journalistes cap-verdiens (AJOC)
  4.    Centre de la démocratie et du développement (CDD)
  5.    CIVICUS
  6.    Comité pour la protection des journalistes (CPJ)
  7.    Les amis de l’Angola
  8.    Fédération des journalistes de langue portugaise (FJLP)
  9.    Fédération nationale des journalistes - Brésil (FENAJ)
  10.    Institut international de la presse (IPI)
  11.    Institut des médias d'Afrique australe (MISA)
  12.    OMUNGA
  13.    Reporters sans frontières (RSF)
  14.    Solidarité Mozambique (SOLDMOZ-ADS)
  15.    Réseau des défenseurs des droits de l'homme d'Afrique australe
  16.    Centre du contentieux de l'Afrique australe (SALC)
  17.   Le Forum des éditeurs africains (TAEF)

 

Publié le
Updated on 28.04.2020