Mazen Darwich enfin libre

Reporters sans frontières (RSF) a appris avec soulagement la remise en liberté provisoire de Mazen Darwich, après plus de trois ans de détention arbitraire. Le célèbre journaliste et défenseur syrien des droits de l’homme devra néanmoins attendre le verdict final du tribunal le 31 août.

Mazen Darwich est sorti de prison après plus de trois ans de détention arbitraire. Sa femme Yara Bader a confirmé la libération provisoire de son mari, ce lundi 10 août. Le célèbre activiste des droits de l’homme a bénéficié d’une amnistie du régime le 18 juillet dernier à l’occasion de la fin du ramadan. “Nous sommes soulagés que Mazen Darwich ait pu recouvrer la liberté, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Nous attendons désormais que la justice reconnaisse son innocence. Mazen Darwich, lauréat du prix RSF, est un symbole fort de la résistance à un régime qui n’a de cesse d’étouffer l’information indépendante et de faire passer sous silence les violations des droits de l’homme. RSF demande la libération inconditionnelle de Mazen Darwish, de Hussein Ghreer et Hani Al-Zitani et de tous les journalistes emprisonnés injustement en Syrie." Libéré provisoirement, Mazen Darwish demeure poursuivi pour des charges de terrorisme, dans le même procès que ses deux collègues Hussein Ghreer et Hani Al-Zitani qui ont pu eux aussi bénéficier de l’amnistie du régime. Après environ 25 reports depuis février 2013, la prochaine audience est prévue pour le 31 août 2015. Directeur du Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression (SCM), organisation partenaire de RSF, Mazen Darwich avait été arrêté avec plusieurs de ses collègues, dont Hani Zaitani et Hussein Ghreir, le 16 février 2012 à Damas lors d’un raid dans les locaux du centre par des membres des services de renseignement de l’armée de l’air. Durant leurs trois ans de détention arbitraire, ils ont subi de mauvais traitements en prison, et ont été victimes de torture et de disparition forcée. Selon les chiffres de Reporters sans frontières, au moins 30 journalistes et net-citoyens demeurent emprisonnés par le régime dans les nombreuses geôles que compte le pays. Plus de 25 autres, dont six étrangers, sont toujours portés disparus ou otages aux mains de l’Etat islamique ou d’autres groupes extrémistes armés. La Syrie est le pays le plus dangereux au monde pour les journalistes et figure à la 177e place (sur 180) du Classement 2015 établi par Reporters sans frontières.
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Updated on 20.01.2016