Maroc : nouvelle condamnation pour le journaliste Taoufik Bouachrine
Taoufik Bouachrine, éditorialiste et patron du média arabophone Akhbar al Yaoum, a été condamné en appel, le 6 décembre, à verser 1,4 million de dirhams (130’000 euros) à deux ministres pour diffamation. Reporters sans frontières (RSF) dénonce l’acharnement judiciaire contre le journaliste, déjà condamné à 12 années de prison pour violences sexuelles.
Poursuivi depuis 2015 pour avoir accusé dans un article les ministres de l'Agriculture et de l'Economie, Aziz Akhannouch et Mohamed Bousaïd, d'avoir modifié un article de la loi des finances 2016 pour servir leurs intérêts personnels. Taoufik Bouachrine a été condamné à verser 1,4 million de dirhams contre initialement 450’000 dirhams (45’000 euros), soit le triple de la somme fixée en première instance.
“Nous dénonçons l’acharnement judiciaire dont est victime Taoufik Bouachrine, déclare RSF. L’amende à laquelle il a été condamné est totalement disproportionnée et montre la volonté des autorités marocaines d’asphyxier Akhbar al Yaoum et de maintenir la pression sur Taoufik Bouachrine”.
Bouachrine est poursuivi dans plusieurs autres affaires et a été condamné en novembre à 12 ans de prison pour des faits de violences sexuelles, accusations qu’il a toujours niées et sur lesquelles des zones d’ombre subsistent comme l’a souligné RSF. Il doit verser à huit victimes des indemnisations allant de 100’000 à 500’000 dirhams (10 milles à 50 milles euros).
Le Maroc se situe à la 135e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse en 2018.