A l’occasion du Nouvel An iranien, RSF demande la libération des journalistes emprisonnés

Alors que l’Iran demeure l’une des plus grandes prisons au monde pour les journalistes, Reporters sans frontières (RSF) demande à ce que les journalistes détenus, dont le seul crime est d’avoir rempli leur mission d’information, puissent bénéficier des traditionnelles mesures de grâce accordées à l’occasion du Nouvel An iranien.

L’Iran s’apprête, le 21 mars prochain, à célébrer Norouz, le Nouvel An du calendrier persan, et 21 femmes et hommes exerçant comme journalistes ou journalistes-citoyens se préparent à passer cette fête traditionnelle derrière les barreaux, sans possibilité de voir leur famille. L’année dernière, selon l'Autorité judiciaire iranienne, environ 10 000 prisonniers avaient été libérés dans le cadre d’une grâce accordée au moment de Norouz. Mais à ce jour, aucun journaliste, qualifié  de détenu « sécuritaire » - terme utilisé par le régime pour les prisonniers d’opinion, dont les journalistes - n’a pu bénéficier de cette mesure d'amnistie.


« Le dernier compte-rendu du Rapporteur spécial des Nations unies chargé des droits humains en Iran, Javaid Rehman, confirme que la république islamique d’Iran est l’un des pires pays au monde en matière de répression de la liberté de la presse, déplore le responsable du bureau Iran-Afghanistan de RSF, Reza Moini. Vingt-un journalistes ont été arbitrairement arrêtés, injustement condamnés et sont actuellement privés de leurs droits. Il est urgent de les libérer et de leur permettre de passer les fêtes de Norouz auprès de leur famille, dont ils n’auraient jamais dû être séparés. »  


Cette année écoulée a été particulièrement difficile pour les journalistes iraniens en raison de la pandémie de Covid-19, et de la censure qui s’est abattue sur une grande partie des informations qui traitent de la gestion catastrophique de la crise et du nombre réel de personnes contaminées et décédées. Entre mars 2020 et mars 2021, RSF a recensé un total de 54 cas de convocation, d’arrestation et de condamnation de journalistes. 


La répression exercée par les autorités iraniennes ne se limite pas aux journalistes, mais touche aussi leur famille. Celles-ci subissent de fortes pressions, voire des arrestations et, parfois, de lourdes condamnations. C’est le cas de Farangis Mazloom, la mère du photojournaliste Soheil Arabi, lauréat du prix RSF 2017 dans la catégorie journaliste citoyen. Sa peine à 18 mois de prison ferme, a été confirmée par le tribunal d’appel au début du mois de mars. Quant au frère de la journaliste exilée Masih Alinejad, Alireza Alinejad, il a également vu sa peine - de huit ans de prison - confirmée. 


L’Iran se situe à la 173e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse de RSF.

Publié le
Mise à jour le 18.03.2021