Libération d'un journaliste après cinq jours de détention

Guy Kasongo Kilembwe, rédacteur en chef du journal satirique Pot-Pourri, a été relâché le 4 septembre. Il avait été arrêté le 29 août et transféré au centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa après deux jours de garde à vue. Dans un article paru le 22 août, il avait accusé le député Pius Mwabilu d'avoir détourné des fonds pour lancer une chaîne de télévision. Aucune charge n'a été retenue à son encontre. ------------------------------------- 01.09.2003 Arrestation d'un journaliste et menaces de mort à l'encontre du secrétaire d'une organisation de défense de la liberté de la presse Guy Kasongo Kilembwe, rédacteur en chef du journal satirique Pot-Pourri, a été interpellé le 29 août par des policiers, suite à la publication d'un article dénonçant les malversations présumées d'un député. Après avoir été placé en garde à vue pendant 48 heures, il a été transféré, le 31 août, au centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa, anciennement prison centrale de Makala. "Sans nous prononcer sur la teneur de l'article incriminé, nous condamnons toute détention préventive pour diffamation, qui doit être un délit du ressort de la sphère civile", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, qui a demandé que Guy Kasongo Kilembwe soit libéré et bénéficie de la présomption d'innocence, ainsi que d'un procès équitable. Le 22 août, Pot-Pourri avait publié un article dans lequel le journaliste affirmait que le député Pius Mwabilu, également responsable de la RTGA et éditeur du quotidien L'Avenir, avait détourné une somme d'argent destinée aux anciens députés pour monter la Radiotélévision Groupe L'Avenir (RTGA) et que, par conséquent, chaque député était co-propriétaire de la chaîne. Reporters sans frontières a également condamné les menaces proférées par Pius Mwabilu à l'encontre du rédacteur en chef de Pot-Pourri, accusé de l'avoir "humilié dans (son) journal", mais aussi les menaces de mort que le député a adressées, le 31 août, à Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de l'organisation Journaliste en Danger (JED), accusée de partialité au détriment des journaux progouvernementaux. Guy Kasongo Kilembwe a été interpellé et conduit au bureau de l'Inspection provinciale, où il a été interrogé pendant une heure. Transféré au parquet de grande instance de Kinshasa/Gombe, il a été placé en garde à vue pendant deux jours et confronté, le 30 août, au plaignant, Pius Mwabilu, devant le magistrat en charge du dossier. Le lendemain, il a été conduit à l'ancienne prison centrale. Par ailleurs, Reporters sans frontières condamne les brutalités policières dont ont été victimes deux journalistes du Phare, Tsheke Bukasa et Désiré-Israél Kazadi. Tsheke Bukasa a été bousculé par des policiers et expulsé de l'hôpital général de Kinshasa le 23 août, où il s'était rendu pour obtenir des informations sur la mort de l'opposant politique José Mukenge. Alors qu'il couvrait, le 27 août, une manifestation de militants réclamant le corps de José Mukenge, Désiré-Israél Kazadi a été bastonné par des policiers, bien qu'il ait fait état de sa profession et brandi sa carte de presse. Un des policiers l'aurait menacé, en lui affirmant qu'un jour il paierait le prix pour avoir choisi d'être journaliste.
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Updated on 20.01.2016