Libération d'un directeur d'une radio après 100 jours de détention

Reporters sans frontières prend note de la libération conditionnelle, le 25 octobre 2013, de Simplexe Musangu, journaliste et directeur général de la Radio Télévision ya Lisano, station émettant à Kolwezi. "La remise en liberté de Simplexe Musangu est un soulagement temporaire. Il reste que ce journaliste a été arrêté de façon arbitraire et n'a jamais été présenté devant un juge. La justice congolaise devrait tout simplement abandonner les charges retenues contre lui et lui rendre sa liberté pleine et entière au lieu de continuer à faire peser l'épée de Damoclès d'une libération avec sursis sur sa tête," a déclaré Reporters sans frontières. Simplexe Musangu a été relâché après avoir payé une caution de 600 dollars américains. Il était détenu depuis plus de cent jours, d'abord dans le cachot de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) de Lubumbashi, puis à la prison centrale de Lubumbashi. ------- 22.08.2013 - Le directeur d'une radio toujours détenu malgré la réouverture de son média Reporters sans frontières demande la remise en liberté immédiate du directeur général de la Radio Télévision ya Lisano, Simplexe Musangu, détenu depuis le 13 juillet 2013 pour avoir diffusé, sous la contrainte de rebelles armés, un message réclamant l’indépendance de la province de Katanga. Le journaliste reste détenu alors même que le procureur général près de la cour d'appel de Lubumbashi a autorisé, le 20 août 2013, la réouverture de son média après 37 jours de fermeture administrative. "La levée des sanctions sur la Radio Télévision ya Lisano ne constituera une victoire pour la liberté de l'information qu'après la remise en liberté de son directeur général. Simplexe Musangu reste détenu par les services de renseignement congolais alors même que son média est à nouveau autorisé à diffuser ses programmes. Cette situation relève de l'absurde", a déclaré Reporters sans frontières. "Nous appelons les autorités du Katanga à exiger sa remise en liberté immédiate et sans conditions", a ajouté l'organisation. Interpellé le 13 juillet, puis détenu à la prison centrale de Dilala à Kolwezi, Simplexe Musangu a été transféré, le 9 août 2013, dans un cachot de l'Agence nationale des renseignements (ANR) à Lubumbashi, sans passer devant un juge. A noter également que la Radio Télévision ya Lisano, restée fermée 37 jours, avait initialement été contrainte de fermer pour une période de 30 jours seulement. ------- 22.07.2013 - Plus d'une semaine de détention pour un journaliste du Katanga, son média fermé Reporters sans frontières s'alarme de la détention, depuis une semaine, du directeur général de la Radio Télévision ya Lisano, Simplexe Musangu, à la prison centrale de Dilala, un quartier de la ville de Kolwezi. Le journaliste est accusé d'"incitation à la désobéissance civile" pour avoir diffusé le message d'un groupe sécessionniste réclamant l'indépendance de la province de Katanga, alors même que ce dernier avait pris le contrôle de l'antenne par la force. Le 13 juillet 2013, le journaliste a été interpellé par l'Agence nationale des renseignements (ANR) de Kolwezi, à 300 km de Lubumbashi (Katanga, Sud-Est), où il a été entendu sur procès-verbal avant d'être arrêté et de voir son média fermé sur ordre des agents du parquet de grande instance de Kolwezi. Simplexe Musangu a été transféré à la prison centrale le 15 juillet vers 13 heures. La Radio Télévision ya Lisano a été contrainte de fermer pour une période de 30 jours. "Le comportement des autorités de Kolwezi est incompréhensible et injuste. Il pourrait prêter à rire si la liberté d'un homme et de son média n'était pas en jeu. Simplexe Musungu et l'équipe de la Radio Télévision ya Lisano ont prouvé leur innocence et leur bonne foi : la diffusion du message incriminé a été effectuée sous la contrainte d'hommes armés", a déclaré Reporters sans frontières. "Nous demandons aux responsables du parquet de Kolwezi de procéder à la libération immédiate de Simplexe Musangu, d'annuler toutes les charges retenues à son encontre et d'ordonner la réouverture de son média dans les plus brefs délais", a ajouté l'organisation. Le 12 juillet 2013, aux environs de 5 heures du matin, la Radio Télévision ya Lisano a été assiégée par un groupe de miliciens armés du mouvement sécessionniste dénommé "Bakata Katanga" ("couper le Katanga"). Dans le but de faire passer leur message sur les ondes de la radio, les assaillants ont menacé les techniciens qui ont enregistré la déclaration du leader du groupe, Justin Kulutwe, lequel s'est autoproclamé président de la République du Katanga. Les employés de la radio ont néanmoins réussi à suspendre l'émetteur au début de son discours et la police est arrivée sur les lieux pour arrêter deux éléments de Bakata Katanga. A la suite de l'incident, la Radio Télévision ya Lisano a dénoncé l'attaque dont elle a été victime et a diffusé comme preuve à l'appui un extrait de la déclaration du mouvement sécessionniste. Simplexe Musangu, qui lors de l'attaque avait alerté le maire de la ville, le magistrat de la commune, ainsi que le responsable de l'ANR, a été interpellé dans la matinée du 13 juillet 2013. Il a été détenu au cachot du parquet puis conduit, deux jours plus tard, à la prison centrale. Son collègue, Stéphane Kasongo, secrétaire de rédaction, a également été détenu le 15 juillet dernier pour s'être ouvertement opposé au transfert en prison de son confrère. Il est resté une nuit en cellule avant d'être remis en liberté. La République démocratique du Congo figure à la 142e place, sur 179 pays, dans le classement mondial 2013 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Lire aussi le communiqué de Journaliste en danger, organisation partenaire de Reporters sans frontières en RD Congo, publié le 22 juillet 2013 à l'occasion de la Journée nationale dédiée à la presse. Photo : Un homme écoute sa radio (MARCO LONGARI / AFP)
Publié le
Updated on 20.01.2016