Lettre ouverte au président de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz
Reporters sans frontières, le Committe to Protect journalists, Pen America et Freedom Now écrivent au président de Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz pour demander la libération du blogueur Mohamed Cheikh Ould Mohamed. Mohamed Cheikh Ould Mohamed a été condamné à mort pour un article écrit en 2013 dans lequel il critiquait le système de castes. A ce jour ses appels au pardon et sa repentance n'ont toujours pas été entendus.
Reporters sans frontières, le Committe to Protect journalists, Pen America etFreedom Now écrivent au président mauritanienMohamed Ould Abdel Aziz pour demander la libération du blogueur Mohamed Cheikh Ould Mohamed, condamné à mort pour un article publié en décembre 2013. A ce jour ses appels au pardon et sa repentance n'ont toujours pas été entendus.
Président Mohamed Ould Abdel Aziz
République islamique de Mauritanie
Ministère du Secrétariat Général à la Présidence
B.P.184 Nouakchott, Mauritanie
Fax: +222 525 85 52
Monsieur le Président,
Les organisations signataires vous écrivent pour exprimer leur préoccupation en ce qui concerne la vie du blogueur Mohamed Cheikh Ould Mohamed, aussi connu sous le nom de Mohamed Ould M’Kaitir. Nous vous demandons que votre gouvernement fasse tout ce qui est en son pouvoir pour assurer sa libération.
La Cour suprême de Mauritanie doit revoir le cas de Mohamed ce 15 novembre. Le blogueur fait face à la peine de mort, depuis sa condamnation en 2014 pour blasphème, suivant un article publié sur le site d'information, AQ lamé le 31 décembre 2013, intitulé "Religion, religiosité et forgerons", qui critiquait le système de caste en Mauritanie.
Mohamed s'est depuis repenti à plusieurs reprises. Le 11 janvier 2014, il a publié une déclaration de sa prison niant qu'il avait l'intention d'insulter le Prophète Mohamed Lors d'une audience d'appel qui lui a été défavorable, le 21 avril 2016, il a dit avoir commis une erreur et demandé pardon.
L'article 306 du Code de procédure pénale confère à la Cour Suprême le pouvoir d'annuler ou de réduire sa sentence à un maximum de deux années en prison, et jusqu'à 60,000 ouguiya (US$173) d'amende, si elle détermine qu'il s'est repenti. Nous espérons que la Cour ordonnera la libération de Mohamed, étant donné la contrition dont il a fait part.
Indépendamment du jugement de la cour, nous vous demandons de donner instruction à votre gouvernement afin d'assurer sa sécurité physique à l'intérieur et à l'extérieur de la prison. Depuis son emprisonnement il y a deux ans, des prédicateurs ont appelé à sa mort, selon certains articles de presse. Ceux qui ont pris sa défense ont eux mêmes été étiquetés infidèles et reçu de violentes menaces, toujours selon la presse.
En avril 2014, vous –même avait dit à des reporters que vous pensiez que Mohamed n'avait pas conscience du sérieux de ce qu'il avait écrit. Dans cet esprit, nous vous demandons de reconnaître sa repentance et d'assurer sa libération sain et sauf de prison.
Sincèrement
Joel Simon
Directeur exécutif
Committee to Protect Journalists
Christophe Deloire
Secrétaire général
Reporters sans frontières
Karin D.Karlekar
Directeu du Free Expression At Risk Program
Pen America
Maran Turner
Directeur exécutif
Freedom Now
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