Les rares médias indépendants placés sous contrôle gouvernemental

Reporters sans frontières exprime son inquiétude face à la décision prise par le gouvernement libyen, le 1er juin 2009, de nationaliser les rares médias privés du pays, regroupés jusqu’alors sous la tutelle de la société Al-Ghad, lancée il y a deux ans par le fils du président Khadafi, Seif al-Islam. « Cette décision est un véritable retour en arrière. Le lancement de quelques médias privés par Seif al-Islam en 2007 faisait figure de progrès en termes de liberté de la presse pour le pays. Malheureusement, le gouvernement n’a pas joué le jeu et, deux ans après, il décide de reprendre la contrôle de ces médias. Nous appelons le gouvernement libyen à revenir sur cette décision et à développer les médias indépendants », a déclaré l’organisation. Le décret gouvernemental précise que ces médias continueront de fonctionner, mais seront placés sous l’autorité d’un nouveau « Centre national des services médiatiques ». Celui-ci aura comme responsabilité d’administrer les médias de la société Al-Ghad : la chaîne satellitaire et la radio Allibiya, les journaux Oéa et Korina et l’imprimerie Al-Ghad. Ces derniers s’étaient positionnés de façon critique envers le gouvernement, et avaient traité de sujets tabous en Libye, tels que celui des islamistes ou des opposants libyens à l’étranger. Cette décision gouvernementale intervient alors que la chaîne Allibiya avait dû déménager ses bureaux à Londres au début du mois de mai, après avoir subi des « pressions ». Le directeur de la chaîne avait passé 48 heures en garde à vue le 28 avril, suite à la diffusion d’un programme du journaliste égyptien Hamdi Kandil très critique à l’égard du régime égyptien. La Libye est située à la 160e place sur 173 pays dans le classement mondial 2008 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
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Updated on 20.01.2016