Les dons à l’intention de WikiLeaks, via Visa et Mastercard, de nouveau bloqués

Reporters sans frontières déplore la décision de Visa et Mastercard de couper à nouveau leurs services de paiement en ligne à l’intention de WikiLeaks. L'organisation condamne la censure économique dont est victime WikiLeaks et rappelle sur son site les solutions de dons alternatives, toujours accessibles aux internautes ------------------------------------------- Les dons à l’intention de WikiLeaks, via Visa et Mastercard, à nouveau autorisés
8 Juillet 2011
Depuis le 7 juillet 2011, le service de dons en ligne à l’intention de WikiLeaks, via Mastercard et Visa, est à nouveau disponible, dans l’attente d’un accord à l’amiable. L’information n’a cependant été confirmée ni par MasterCard ni par Visa. WikiLeaks de demande sur son site si le service sera restauré de façon définitive, puisque Visa aurait déclaré penser à le supprimer à nouveau. Dans un communiqué, Datacell, la société islandaise qui contrôle la collecte des fonds au profit de Wikileaks, a déclaré : "Nous interprétons cela (la levée de l’embargo financier, ndlr) comme la volonté affichée par Visa et Mastercard de souscrire à notre demande de rétablir les opérations de règlements". Désormais, les donations pourront également être effectuées via American Express. En décembre 2010, différentes institutions bancaires, parmi lesquelles Mastercard et Visa, avaient suspendu les paiements à l’intention de WikiLeaks, entraînant, selon le site, un tarissement des dons de 130.000 euros par jour. Le porte-parole de Visa Europe avait alors déclaré avoir “pris des mesures pour suspendre l’acceptation de paiement Visa sur le site Wikileaks en attendant qu’une enquête plus approfondie sur la nature de son activité soit réalisée, déterminant si elle contrevenait aux règles de fonctionnement Visa”. Mastercard avançait quant à elle que "le règlement de MasterCard interdit aux clients de s’engager ou favoriser, directement ou indirectement, toute action illégale”. Le 2 juillet 2011, dans un communiqué de presse, WikiLeaks et Datacell avaient affirmé leur intention de porter trois plaintes, la première devant la Commission européenne, la deuxième en Islande et la troisième au Danemark, contre Visa et Mastercard, si le service de paiement en ligne n’était pas rétabli au plus vite. Le site et l’hébergeur accusaient les deux institutions d’avoir violé les lois de la concurrence et d’avoir abusé de leur position dominante sur le marché, mettant en danger l’existence même du site, sans aucune justification légale. ------------------------------------------------- Différentes institutions bancaires bloquent les paiements à l’intention de WikiLeaks
21 décembre 2010
Reporters sans frontières dénonce le blocage des paiements à l’intention de WikiLeaks par MasterCard, Visa Europe, Paypal et Bank of America. La banque postale suisse Postfinance a également gelé les comptes de Julian Assange. L’organisation appelle les autres institutions bancaires à ne pas céder aux pressions des gouvernements. Le 7 décembre 2010, Mastercard a suspendu les paiements à l’intention de WikiLeaks, avançant que "le règlement de MasterCard interdit aux clients de s'engager ou favoriser, directement ou indirectement, toute action illégale”. Paypal a justifié sa décision en publiant ce billet sur son blog officiel, le 3 décembre 2010 : « PayPal a restreint de façon permanente le compte utilisé par Wikileaks en raison de la violation de la politique « d'utilisation acceptable », qui stipule que nos services de paiement ne peuvent être utilisés pour toutes les actions qui encouragent, promeuvent ou facilitent l’engagement dans une activité illégale. Nous avons avisé le titulaire du compte de cette action. » Un porte-parole de Visa Europe a, quant à lui, déclaré : « Visa Europe a pris des mesures pour suspendre l'acceptation de paiement Visa sur le site Wikileaks en attendant qu’une enquête plus approfondie sur la nature de son activité soit réalisée et qu’il soit déterminé si elle contrevenait à des règles de fonctionnement Visa ». Enfin, le 17 décembre, Bank of America, sur laquelle WikiLeaks a annoncé qu’il ferait prochainement des révélations, a déclaré dans un communiqué qu’elle rejoignait « les actions précédemment annoncées par MasterCard, PayPal, et Visa Europe ». La banque a fait savoir qu’elle n’accepterait plus aucune transaction destinée à Wikileaks sous prétexte que le site « pourrait être engagé dans des activités incompatibles avec (sa) politique interne ». Reporters sans frontières rappelle qu’à ce jour aucune poursuite judiciaire n’a encore été lancée contre WikiLeaks et ses administrateurs pour des activités illégales menées par le site. En prenant les devants, ces entreprises portent atteinte au droit des citoyens de soutenir la cause de leurs choix. En mettant en danger les ressources financières du site, les différentes institutions bancaires pourraient provoquer sa fermeture. Dans ce cas, une décision discrétionnaire prise par des entreprises privées, qui ne repose sur aucune décision de justice, aurait pour conséquence de violer les principes indivisibles de la liberté d’expression, pourtant reconnue par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Publié le
Updated on 25.01.2016