Les deux journalistes français en reportage pour Arte inculpés d'"atteinte à la sûreté de l'Etat"

Reporters sans frontières regrette l'inculpation pour "atteinte à la sûreté de l'Etat", le 21 décembre 2007, de Thomas Dandois et Pierre Creisson (photo), respectivement journaliste et cameraman de l'agence Camicas Productions en reportage au Niger pour la chaîne franco-allemande Arte.

Reporters sans frontières regrette l'inculpation pour "atteinte à la sûreté de l'Etat", le 21 décembre 2007, de Thomas Dandois et Pierre Creisson, respectivement journaliste et cameraman de l'agence Camicas Productions en reportage au Niger pour la chaîne franco-allemande Arte. "Un chef d'inculpation extrêmement lourd a été retenu contre nos deux confrères. L'atteinte à la sûreté de l'Etat nous semble disproportionnée au regard de ce qui leur est reproché. Nous regrettons qu'une telle accusation soit retenue et que l'affaire soit portée devant les tribunaux. Nous souhaitons désormais qu'un arrangement rapide puisse permettre à Thomas Dandois et Pierre Creisson d'être remis en liberté", a déclaré l'organisation. Arrêtés le 17 décembre 2007, les deux journalistes ont été présentés à un juge d'instruction le 21 décembre, qui leur a signifié leur inculpation pour "atteinte à la sûreté de l'Etat", conformément aux réquisitions du procureur, a déclaré leur avocat, Me Moussa Coulibaly, à Reporters sans frontières. La peine maximale prévue pour ce chef d'inculpation est la peine de mort. Placés sous mandat de dépôt, ils ont été incarcérés au camp pénal de Kollo (20 km de Niamey), selon la même source. Ils sont détenus avec leur chauffeur, Al Hassane Abdourahmann, inculpé quant à lui de "complicité d'atteinte à la sûreté de l'Etat". Les autorités reprochent aux journalistes d'avoir enfreint l'interdiction de se rendre dans le nord du Niger pour réaliser un reportage sur la rébellion touareg du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ). Ils étaient détenteurs d'un visa et d'une autorisation de tournage pour un reportage sur la grippe aviaire. La région du Nord, théâtre d'affrontements réguliers entre l'armée nigérienne et la rébellion touareg, est strictement interdite aux journalistes depuis l'instauration, en août, de "l'état de mise en garde", donnant des pouvoirs étendus aux militaires dans la zone. Selon le ministre nigérien de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mohamed Ben Omar, ils ont été interpellés à leur retour vers la capitale, à Koré-Maïroua (200 km au sud de Niamey), alors qu'ils étaient "surveillés depuis le départ".
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Updated on 20.01.2016