Le Syndicat des journalistes palestiniens fait son mea-culpa concernant l'interdiction de photographier des enfants armés

Le Syndicat des journalistes palestiniens (SJP) dans les Territoires occupés est revenu le 29 août, après trois jours, sur sa décision fort critiquée d'interdire aux journalistes de photographier et filmer des enfants participant en armes et tenues militaires à des manifestations de rue.

Le Syndicat des journalistes palestiniens (SJP) dans les Territoires occupés est revenu le 29 août, après trois jours, sur sa décision fort critiquée d'interdire aux journalistes de photographier et filmer des enfants participant en armes et tenues militaires à des manifestations de rue. "Le conseil du SJP n'avait aucune connaissance de ce communiqué, que nous condamnons. Il ne représente en aucun cas la position officielle du syndicat qui souhaite honorer le travail des professionnels des médias", a déclaré Naeem Tubasi, directeur du syndicat. M. Tubasi a ajouté que cette décision avait été prise par un membre important du syndicat agissant de sa propre initiative, et sans accord préalable de la direction. Le ministère de l'Information a également condamné cette déclaration du syndicat en indiquant "qu'elle ne reflète pas la position de l'Autorité palestinienne." _____ 26.08.2002 Le Syndicat des journalistes palestiniens interdit de filmer des enfants Dans un communiqué du 26 août, le Syndicat des journalistes palestiniens a formellement interdit aux médias locaux et internationaux de photographier ou de filmer des enfants armés ou vêtus d'uniformes militaires, au prétexte d'"une violation flagrante des droits de l'enfant". Cette interdiction s'applique à tous les professionnels opérant dans les Territoires occupés, aussi bien palestiniens qu'étrangers. "C'est une conception pour le moins surprenante du rôle d'un syndicat de journalistes que d'interdire à ceux-ci d'exercer librement leur métier", s'est indigné Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation Reporters sans frontières. "Nous demandons que le Syndicat des journalistes palestiniens revienne sur cette interdiction motivée par une fausse sollicitude envers l'enfance et qui ne vise qu'à désinformer le monde sur la situation réelle dans les Territoires occupés", a ajouté le secrétaire général. Le Syndicat des journalistes palestiniens a décidé que "tout journaliste palestinien qui filmera ou photographiera des enfants armés en conditions paramilitaires ou (…) des hommes masqués, s'exposera à des procédures et devra en répondre officiellement devant le syndicat, étant donné que ces actes servent Israël et sa campagne antipalestinienne contre notre juste cause." Selon le communiqué, les journalistes palestiniens travaillant pour des médias internationaux sont priés de faire respecter cette interdiction par leurs confrères étrangers. Le syndicat a également insisté pour que des enfants ne participent plus aux manifestations et a annoncé qu'à l'avenir, il boycotterait les rassemblements comprenant des hommes masqués et des enfants en tenue militaire. Le 1er avril déjà, un cameraman et un photographe de Reuters s'étaient vu confisquer leurs images alors qu'ils couvraient à Bethléem l'assassinat d'un homme suspecté de collaboration avec Israël.
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Updated on 20.01.2016