Le signal de RFI et Internet coupés au Congo-Brazzaville

Alors que la grande manifestation de l’opposition au projet de référendum constitutionnel s’organisait, le signal de Radio France Internationale (RFI) ainsi que les services Internet et de SMS étaient coupés sur l’ensemble du territoire congolais. Coïncidence ? Depuis mardi 20 octobre à 6h00 du matin, le signal de RFI, la connexion Internet et les SMS sont coupés sur l'ensemble du territoire de la République du Congo. Une coupure qui intervient le jour même d'une grande manifestation des opposants au référendum constitutionnel prévu pour dimanche et qui pourrait permettre au président Denis Sassou-Nguesso de briguer un mandat supplémentaire. Les manifestants se sont heurtés aux forces de l'ordre et on déplore au moins quatre morts. Le ministre de la Communication, cité sur le site de RFI, explique les coupures du média par une opération de «maintenance» sur l'émetteur de RFI et précise que d'autres émetteurs sont également concernés. Les services téléphoniques seraient eux tout simplement «engorgés». «Il est difficile de croire que ces coupures arrivent par hasard le jour même d'une manifestation forcément redoutée par le pouvoir congolais déclare Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de RSF. Ce serait une coïncidence incroyable que RFI et Internet soient coupés, surtout quand on connaît l’importance croissante des réseaux sociaux pour communiquer des informations en temps réel. Il est impératif que les autorités compétentes mettent tout en oeuvre pour rétablir le signal de RFI au plus vite, une fois la "maintenance" terminée ainsi que pour restaurer les connexions Internet.» Un journaliste de Brazzaville explique que par ailleurs tous les médias proches du gouvernement (essentiellement des télévisions et radios) n'ont, eux, aucun problème de diffusion. Il déplore la difficulté de travailler ces jours-ci : «impossible d'envoyer une image, de faire savoir ce qui se passe chez nous.» Les médias privés critiques du gouvernement sont affaiblis depuis des mois déjà, à coup de fermetures administratives ou retraits de licence. Plus récemment, la police a pris pour habitude de questionner et parfois arrêter tout rassemblement de quelques personnes dans la rue… Difficile dans ces conditions pour les journalistes de mener des reportages et conduire des interviews en public. AFP PHOTO / LAUDES MARTIAL MBON
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Updated on 20.01.2016