Le net-citoyen Mohammed Al-Rashid libéré sous caution

Reporters sans frontières a appris la libération, le 4 janvier 2011, du net-citoyen Mohamed Al-Rashid, après le versement d’une caution de 530 dollars. Il est actuellement soumis à des restrictions dans ses déplacements, et son procès est toujours en cours. Il avait été arrêté en octobre 2010, pour “diffusion de fausses informations dans le but de déstabiliser la sécurité publique”. D’après le Bahrein Center for Human Rights, ce cyberdissident dénonçait sur Internet, notamment sur des forums et des sites tels que Bahrain Online et AlJazeera Talk, les violations des droits de l'homme dans le pays, ainsi que le manque de professionnalisme des journalistes proches du pouvoir. Il s’était fait le relais des prises de position critiques de l’opposition, souvent absentes des médias traditionnels. Cette arrestation renforce l’inquiétude de Reporters sans frontières quant à la situation de la liberté d'expression au Bahreïn. L’organisation demande l’abandon des poursuites contre Mohammed Al-Rashid, ainsi que la libération des blogueurs Ali Abduleman et AbdulJalil Al-Singace, qui devront prochainement comparaître à nouveau devant la justice, pour la huitième audience de leur procès. L’organisation dénonce l’instrumentalisation de l’argument sécuritaire pour faire taire les voix critiques. Ali Abduleman et AbdulJalil Al-Singace sont accusés de diffamation envers les autorités du royaume et de publication "de fausses informations sur les affaires internes du pays" dans le but de le déstabiliser. Au cours de leurs multiples audiences, ils ont pu témoigner des tortures qu'ils ont subiess en détention. Ils doivent désormais faire face à une saga juridique interminable, leurs avocats ayant démissionné pour protester face au refus de la cours d'enquêter sur les allégations de torture, comme le prévoit pourtant la loi. (voir l'article) Le Bahrein se situe à la 144ème place, sur 178 pays, dans le classement mondial de la liberté de la presse 2010 de Reporters sans frontières, et fait partie de la liste des "Pays sous surveillance" dans le rapport "Les Ennemis d'Internet" de l'organisation.
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Updated on 20.01.2016