Le matériel d'une journaliste française saisi

Reporters sans frontières a protesté contre la saisie du matériel de la journaliste Catherine David, de l'hebdomadaire français Le Nouvel Observateur. Munie d'un visa de tourisme, Catherine David s'était rendue à Cuba pour enquêter sur la situation des droits de l'homme et de la dissidence. L'organisation s'est plainte aux autorités des restrictions imposées dans l'attribution des visas aux journalistes étrangers, ce qui force ces derniers à travailler dans l'illégalité. "Cette politique des visas sert en réalité à contrôler l'information et l'image du pays", a dénoncé Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur, le général Abelardo Colomé Ibarra. "Elle constitue une entrave à la liberté de "chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations" garantie par l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Reporters sans frontières a demandé au ministre que le matériel de la journaliste lui soit restitué dans les meilleurs délais. Le 8 octobre 2002, Catherine David, de l'hebdomadaire français Le Nouvel Observateur, a été retenue à l'aéroport international de La Havane alors qu'elle passait la douane avec un ami sculpteur et photographe. Conduit dans une salle située au sous-sol de l'aéroport, le couple a subi une fouille exhaustive de leurs bagages. L'ensemble des fichiers informatiques de l'ordinateur de la journaliste ont été copiés sur disquette. Ses cassettes audio contenant des interviews de dissidents ont été confisquées, ainsi que toutes ses archives. La totalité de ses pellicules photos et plusieurs livres ou rapports sur la situation des droits de l'homme sur l'île ont été saisis. L'intégralité du carnet d'adresses de Catherine David a également été recopié par les agents des douanes. A Cuba, la loi 88, adoptée en mars 1999, prévoit jusqu'à huit ans de prison pour toute personne qui collabore avec des médias étrangers. Après avoir manqué leur avion en raison de la durée de la fouille, le couple a finalement pu quitter le pays deux jours plus tard. Les demandes de restitution de son matériel envoyées depuis par la journaliste au service des douanes sont restées à ce jour sans effet. Fin 2001, le consulat cubain à Guatemala City avait refusé d'accorder un visa à un journaliste du quotidien guatémaltèque Siglo XXI. Celui-ci souhaitait couvrir le procès à La Havane de trois compatriotes qui, accusés de "terrorisme", encouraient la peine de mort.
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Updated on 20.01.2016