Le directeur du Journal et de Pool Malebo libéré : les prisons congolaises ne renferment plus de journalistes

Le directeur du trihebdomadaire Le Journal et son supplément Pool Malebo, Patrice Booto, a quitté le Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK), le 3 août 2006 en fin de journée, après neuf mois de détention. “La sortie de prison de Patrice Booto devrait inaugurer une nouvelle ère pour la presse kinoise. Sa mésaventure montre les risques que prennent les journalistes qui mettent leur publication au service de la désinformation. De son côté, le futur gouvernement congolais, issu des élections, devra ouvrir le chantier de la réforme d'une législation archaïque et brutale, qui envoie régulièrement les journalistes croupir dans les cellules du CPRK”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 27 juillet, le tribunal de grande instance de Kinshasa, statuant en appel, avait confirmé sa condamnation à six mois de prison ferme et 200 000 francs congolais (400 euros) d'amende pour “diffusion et reproduction de fausses nouvelles”. Patrice Booto, qui avait d'abord été jugé, en février, par la Cour de sûreté de l'Etat, dissoute entre-temps, a reconnu sa culpabilité. Il avait été arrêté le 2 novembre 2005, après avoir publié un article faisant état d'un prétendu don de 30 millions de dollars offert par le président Joseph Kabila au secteur éducatif tanzanien, alors qu'un conflit opposait au même moment le gouvernement congolais aux syndicats d'enseignants. ---------------- 30.05.2005 - Six mois de prison et 500 dollars d'amende pour le directeur du Journal Le directeur du trihebdomadaire Le Journal et de son supplément Pool Malebo, Patrice Booto, a été condamné à six mois de prison ferme et à une amende de 500 dollars payable dans les huit jours, le 30 mai 2006, faute de quoi son incarcération serait prolongée de trois mois. Le tribunal de paix d'Assossa, chargé de le rejuger après la dissolution de la Cour de sûreté de l'Etat, l'a reconnu coupable d'offense envers le chef de l'Etat et d'outrage au gouvernement. Le journaliste, qui a reconnu avoir publié de fausses informations, est détenu depuis plus de six mois au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK). ----------------------------------------- 12-05-2006 La justice trouve une issue à la situation absurde d'un directeur de journal incarcéré Reporters sans frontières salue la décision de la justice congolaise de transmettre le dossier de Patrice Booto, directeur du trihebdomadaire Le Journal et de son supplément Pool Malebo, au tribunal de paix de Kinshasa / Assesso, ouvrant la voie à sa comparution prochaine, dont la première audience est fixée au 22 mai 2006. Incarcéré depuis le 2 novembre 2005 au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK), Patrice Booto avait été jugé par la Cour de sûreté de l'Etat (CSE) en février 2006. Le verdict de la Cour avait été mis en délibéré le 14 février, deux jours avant la dissolution de cette instance judiciaire spéciale du fait de la promulgation de la nouvelle Constitution. Le journaliste attendait donc le verdict d'une juridiction disparue. Lors d'un entretien avec Reporters sans frontières et son organisation partenaire en République démocratique du Congo (RDC), Journaliste en danger (JED), le président Joseph Kabila avait promis d'examiner cette situation et de trouver une solution permettant à ce journaliste d'avoir droit à un procès et un verdict équitables. Patrice Booto est poursuivi pour “propagation de faux bruits en public”, “offense au chef de l'Etat” et “outrage au gouvernement”. Il avait publié un article affirmant que le président Joseph Kabila avait offert 30 millions de dollars au ministère tanzanien de l'Education, alors qu'un conflit opposait en RDC le gouvernement aux syndicats du secteur de l'enseignement. Devant la Cour, Patrice Booto avait reconnu que ces informations étaient fausses.
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Updated on 20.01.2016