Le directeur de l'hebdomadaire Semanario Angolense remis en liberté provisoire

Reporters sans frontières est satisfaite de la remise en liberté provisoire, le 9 novembre 2007, de Felisberto da Grâça Campos, directeur de l'hebdomadaire privé Semanario Angolense, dans l'attente de son procès en appel. Le journaliste avait été condamné le 3 octobre 2007 à huit mois de prison ferme pour "diffamation", "injures", "calomnies" et "atteinte aux droits de la personnalité". Son avocat, Me Paulo Rangel, avait immédiatement "interjeté appel avec effet de suspension et recommencement du procès", mais le juge avait admis le recours "à effet dévolutif", c'est-à-dire non suspensif. Le journaliste avait été conduit en prison pour purger sa peine jusqu'au traitement de l'appel. "Cette sage décision prouve que la justice angolaise a compris combien l'incarcération de ce journaliste est injuste. Nous espérons qu'elle servira de base à une réforme sérieuse de la loi, afin qu'elle se conforme aux règles les plus démocratiques", a déclaré l'organisation. --------------- 11.10 - Le journaliste Grâça Campos transféré d'urgence dans un hôpital pénitentiaire Reporters sans frontières réitère sa demande de libération pour raisons humanitaires de Felisberto da Grâça Campos, journaliste et éditeur de l'hebdomadaire privé Semanario Angolense, après qu'il a été transféré d'urgence à l'hôpital de la prison de São Paulo, le 10 octobre 2007. Le journaliste, condamné la semaine dernière à huit mois de prison, souffre de diabète chronique. L'état de santé de Grâça Campos était tel qu'il nécéssitait une intervention médicale immédiate. Il a subi des analyses et doit être examiné par un médecin dans la journée du 11 octobre. "J'ai peur qu'il entre dans le coma durant la nuit", a expliqué Helena Campos, son épouse, à la presse. Très inquiète, elle n'a pas été autorisée à voir ni à parler à son mari. ----------------- 5.10 - Un journaliste écope de huit mois de prison pour "offense à l'honneur d'un ancien ministre" Reporters sans frontières est effarée par la peine de huit mois de prison ferme et de 250 000 dollars d'amende prononcée mercredi 3 octobre à l'encontre de Felisberto da Grâça Campos, journaliste et éditeur de l'hebdomadaire angolais Semanario Angolense, par le tribunal de première instance de Luanda. "Le caractère disproportioné de la peine est un premier motif d'inquiétude. Mais le fait qu'en Angola, un journaliste soit condamné à une peine de prison ferme accentue notre préoccupation. Le pays s'était illustré ces dernières années par l'absence d'incarcération de journalistes pour des délits de presse. Cette période semble malheureusement terminée puisque nous devons rappeler aux autorités angolaises que, dans des cas comme celui-ci, la prison n'est absolument pas une réponse", a déclaré l'organisation. Accusé des crimes de "diffamation, d'injures, de calomnies et d'atteintes aux droits de la personnalité", Grâça Campos répondait devant la 4e Chambre des crimes de droit commun à une plainte déposée en 2004 par l'ancien ministre et actuel auditeur de justice, Paulo Tchipilica. Celui-ci s'estimait lésé par la publication, en avril 2001 et mars 2004, d'articles relatifs à un hypothétique trafic d'influence. Intitulé "S'il (le ministre) n'est pas stoppé, il vendra tout le pays", un article dénonçait la vague de restitutions aux anciens colons rentrés au pays des maisons qui, à la suite de leur fuite au moment de l'Indépendance en 1975, furent nationalisées puis vendues. L'article émettait des soupçons quant à la responsabilité du ministre dans cette affaire, en même temps qu'il faisait écho aux plaintes des fonctionnaires du même ministère sur le détournement présumé de fonds de leur caisse d'assistance sociale. "La session de ce jour se borne à la lecture de la sentence, car le jugement a eu lieu par défaut le 25 septembre dernier suite à l'absence injustifiée de l'accusé", a expliqué le juge Pedro Viana. L'avocat du journaliste, Me Paulo Rangel, a "interjeté appel avec effet de suspension et recommencement du procès". Le juge a admis le recours, mais "à effet dévolutif", ce qui signifie que Grâça Campos devait être conduit en prison pour purger sa peine jusqu'au traitement de l'appel. Grâça Campos a contesté cette sentence. "Je n'ai pas joui du droit de contredire la plainte ni de justifier l'allégation sur mon absence", a-t-il déclaré à la presse. Il a ajouté que les circonstances aggravantes mentionnées dans le verdict, comme sa prétendue condamnation dans la province de Kwanza-Norte, étaient fausses pour la plupart. Directeur général de l'hebdomadaire Semanario Angolense, Grâça Campos a déjà provoqué une vive polémique en 2003. En publiant la liste des "dix premiers richards de l'Angola", il a ébranlé la sphère politique, dont plusieurs membres se sont vu reprocher leur fortune. Plusieurs procès ont été intentés contre lui, mais sur la base de la loi sur la presse en vigueur, les juges se sont prononcés en faveur du journaliste. Cependant, la loi a été amendée en 2006, accentuant la répression contre les délits de presse.
Publié le
Updated on 16.10.2016