Le colonel Kadhafi demande la libération de tous les journalistes emprisonnés

Reporters sans frontières se félicite de l’annonce télévisée du colonel Kadhafi, demandant la libération de tous les journalistes emprisonnés dans le cadre de la vaste campagne d’arrestations, lancée vendredi 3 novembre 2010 (pour information : http://fr.rsf.org/libye-campagne-d-arrestations-de-08-11-2010,38774.html). Annoncée la veille de l’examen par les Nations unies de l’intégration de la Libye au Conseil de l’ONU pour les droits de l’homme, la libération des journalistes par le colonel Kadhafi montre malheureusement sa volonté de conserver le monopole du pouvoir, tout en normalisant ses relations politiques avec ses partenaires économiques, sans aucun égard pour la liberté d’expression. L’organisation exige que cette annonce soit effectivement suivie d’effet dans les plus brefs délais. ------------------- 8 novembre 2010 - Inquisition contre la liberté d’expression Campagne d’arrestations de journalistes invitant au retour d’opposants politiques Depuis le 5 novembre 2010, une trentaine de journalistes ont été arrêtés par les services de sécurité libyens. Cette campagne d’arrestations fait suite à la publication dans le quotidien Oea et l’agence Libyan Press, d’un éditorial demandant que les opposants et anciens compagnons de la révolution de 1969 du Colonel Muaammar Kadhafi réfugiés à l’étranger, reviennent au pays participer aux affaires politiques. Reporters sans frontières condamne fermement la campagne d’arrestations des journalistes et appelle à leur libération immédiate. Une telle attitude n’est que le reflet d’un Etat liberticide, sourd aux impératifs de protection des droits de l’homme et des libertés démocratiques. Il met en évidence que le régime se veut intraitable à l’égard de la liberté d’expression. Ces deux médias appartiennent à la fondation pour les médias Al-Ghad, propriété de Seif Al-Islam Kadhafi, fils du colonel Kadhafi. Le directeur de la fondation, monsieur Suleiman Dughah, domicilié à Londres, a été averti de son arrestation s’il rentrait dans le pays. Oea a été interdit de parution le 3 novembre 2010. Sur décision du Commission Populaire Public (le gouvernement), l’imprimerie nationale a ajourné l’impression du quotidien. Administrés par des opposants au régime, réfugiés à l’étranger, les sites Internet de Libya Al-Yom et de la Ligue de solidarité des droits humains ont été fermés le même jour. Celui de Al-Manara Lili’lem a également été piraté et rendu inaccessible, le 4 novembre 2010. De nouveau en fonctionnement, il couvre les événements actuellement en cours dans le pays. Dans la nuit du 5 au 6 novembre 2010, une dizaine d’entre eux ont été arrêtés dans la capitale, Tripoli. Dans les jours suivants, de nouvelles arrestations ont eu lieu dans le reste du pays. A ce jour, environ 28 journalistes sont détenus dans les geôles de la prison d’Al-Sika, dans la capitale. Parmi eux une journaliste égyptienne et une journaliste tunisienne. Ces arrestations ont lieu dans un contexte de montée des tensions entre réformateurs et conservateurs. Des hauts membres du Conseil de la Révolution ont récemment appelé à la violence contre les partisans de ce qu’ils appellent « un tsunami réformateur sur le pays ». L’organisation rappelle que, lors de la neuvième session de l’Examen périodique universel, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies examinera, demain le 9 novembre 2010, le cas de la Libye. Reporters sans frontière a rendu public à cette occasion, sa contribution quant à l’Etat des libertés de la presse en Libye (pour information : http://fr.rsf.org/libye-la-libye-au-conseil-des-droits-de-08-11-2010,38766.html). Selon le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières pour l’année 2010, la Libye occupe la 160e place sur 178.
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Updated on 20.01.2016