Le blogueur Fouad Al Farhan libéré après plus de quatre mois de détention

Reporters sans frontières se réjouit de la libération du blogueur Fouad Al Farhan, le 26 avril 2008. Détenu à Djeddah (nord-ouest du pays) depuis le 10 décembre 2007, pour avoir publié un article sur son blog décrivant les « avantages » et les « inconvénients » d'être musulman, il était le premier cyberdissident saoudien.

Reporters sans frontières se réjouit de la libération du blogueur Fouad Al Farhan, le 26 avril 2008. Il était détenu à Djeddah (nord-ouest du pays) depuis le 10 décembre 2007, pour avoir publié un article sur son blog décrivant les « avantages » et les « inconvénients » d'être musulman. «Il s'agit d'une bonne nouvelle car aucune charge n'a été retenue à son encontre. Il aura cependant fallu aux autorités quatre mois d' « interrogatoires » pour réaliser que la détention de Fouad Al Farhan était abusive et injustifée. Nous appelons le ministère de l'Intérieur à confirmer officiellement sa libération et à prendre l'engagement que cette situation ne se reproduira pas», a déclaré l'organisation. Fouad Al Farhan, 32 ans, est l'un des premiers blogueurs saoudiens à ne pas utiliser de pseudonyme pour signer ses articles (http://www.alfarhan.org). Peu avant son arrestation, il avait fait part de ses craintes suite aux articles qu'il publiait sur Internet. Pendant sa détention, il n'a reçu que la visite de son père, le 5 janvier 2008 et n'a jamais pu bénéficier des services d'un avocat. Selon l'article 119 de la procédure pénale saoudienne, le juge peut demander que l'accusé ne communique avec aucun autre détenu et le priver de visite pour une période qui ne peut pas excéder six mois. Soutenu par la blogosphère saoudienne, son comité de soutien (http://en.freefouad.com/), administré par des amis blogueurs, a lancé une campagne le 6 janvier 2008 pour demander sa libération. Des proches ont également administré son blog pendant le temps de sa détention. En mars, les autorités ont bloqué l'accès à ces deux sites. Depuis le début de l'année, le contrôle des autorités sur le Web se renforce. Le royaume, connu pour sa politique stricte de filtrage au nom du respect des valeurs religieuses, rend responsable devant la loi tout fournisseur ou distributeur de matériel informatique. Ainsi, un gérant de cybercafé est passible de prison pour un article contredisant des « valeurs », publié dans ses locaux. Le pays fait partie de la liste des « ennemis d'Internet » publiée par Reporters sans frontières. Fouad Al Farhan était le premier cyberdissident emprisonné en Arabie saoudite. En savoir plus : - sur Fouad Al Farhan - sur l'Internet en Arabie saoudite
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Updated on 20.01.2016