L’Association des journalistes de Hong Kong déplore une liberté de la presse “en lambeaux”

Dans un rapport publié le 15 juillet, l’Association des journalistes de Hong Kong (HKJA) déplore la grave détérioration de la liberté de la presse dans le territoire, réduite “en lambeaux” par la politique de répression du gouvernement.

Dans son rapport annuel publié le 15 juillet 2021, l’Association des journalistes de Hong Kong (HKJA) dénonce une grave détérioration de la liberté de la presse dans le territoire, réduite “en lambeaux” par le gouvernement. Les auteurs du rapport pointent notamment l’arrestation du fondateur du quotidien Apple Daily Jimmy Lai et la fermeture forcée du titre, la montée de la censure des médias publics et la loi de sécurité nationale imposée par le régime chinois. Il estiment que ces politiques répressives nuisent non seulement à la diversité médiatique du territoire mais aussi à sa réputation internationale.


“Ce rapport reflète malheureusement toute l'ampleur de la détérioration de la liberté de la presse à Hong Kong,” regrette le directeur du bureau Asie de l'Est de RSF, Cédric Alviani, qui appelle la communauté internationale à “intensifier la pression sur le gouvernement de Hong Kong et le régime chinois afin qu’ils cessent leurs attaques contre la liberté de la presse, un droit inscrit dans la loi fondamentale qui régit le territoire.” 


Un an après l'adoption de la loi de sécurité nationale imposée par Pékin, au moins dix journalistes et défenseurs de la liberté de la presse basés à Hong Kong ont été arrêtés en vertu de ce texte et risquent la réclusion à perpétuité. À ce jour, cinq d’entre eux restent sous les verrous, dont Jimmy Lai, le fondateur du quotidien Apple Daily et lauréat 2020 du prix RSF de la liberté de la presse. Cette réglementation a aussi permis au gouvernement hongkongais de justifier fin juin le gel des avoirs financiers d’Apple Daily, contraignant le quotidien à mettre la clé sous la porte.


RSF a récemment procédé à deux saisines d’urgence de l’Organisation des Nations unies, l’appelant à « prendre toutes les mesures nécessaires » pour sauvegarder la liberté de la presse à Hong Kong et notamment obtenir la libération immédiate de Jimmy Lai.


Autrefois bastion de la liberté de la presse, Hong Kong est passée de la 18e place en 2002 à la 80e place en 2021 au Classement mondial de la liberté de la presse de RSF. La République populaire de Chine stagne pour sa part au 177e rang sur 180.

Publié le
Updated on 16.07.2021