L’appel des ONG et associations en faveur de Khaled Drareni
Appel des ONG et des associations internationales et algériennes pour la libération sans délai de Khaled Drareni et l'arrêt des poursuites judiciaires à son encontre
Nous, ONG internationales, organisations professionnelles et associations algériennes, lançons un appel pour la libération immédiate des journalistes incarcérés en Algérie et l'arrêt des poursuites judiciaires abusives à leur encontre.
Correspondant de Reporters sans frontières (RSF) et de TV5 Monde en Algérie, directeur du site Casbah Tribune, Khaled Drareni est incarcéré depuis le 29 mars pour “incitation à attroupement non armé et atteinte à l'intégrité du territoire national”.
Au président algérien Abdelmajid Tebboune, garant du respect et de la mise en oeuvre de la Constitution, nous demandons d’intervenir immédiatement pour qu’il soit mis fin au harcèlement des journalistes indépendants.
L'article 50 de la Constitution algérienne qui prévoit qu’aucune peine privative de liberté ne saurait être infligée pour un délit de presse. Poursuivre un journaliste sur un autre fondement pour des faits attachés à son exercice professionnel est un contournement de la Constitution.
Au pouvoir judiciaire, nous réclamons de ne pas participer aux attaques du régime contre des citoyennes et citoyens algériens, et de ne pas se laisser instrumentaliser par les partis hostiles à la liberté et au pluralisme.
Nous nous adressons à la société politique algérienne, afin qu’elle adopte une position claire pour la défense d’une presse libre, indépendante et pluraliste, condition d’une délibération publique démocratique.
Nous encourageons les journalistes en Algérie et dans le monde à exprimer leur solidarité avec leur confrère incarcéré et à sensibiliser l’opinion publique, à travers leurs médias et organisations professionnelles, sur l’injustice que vivent Khaled Drareni et tous les journalistes abusivement poursuivis, comme Sofiane Merakchi, correspondant de la chaîne libanaise Al-Mayadeen à Alger, incarcéré depuis le 26 septembre 2019.
Les ONG et les associations signataires regrettent que les autorités algériennes profitent du coronavirus pour régler leurs comptes avec le journalisme indépendant en général.
Procéder à de telles incarcérations en pleine pandémie, c’est ajouter la mise en danger à la violation des droits élémentaires.
Organisations signataires :
- ARTICLE 19
- Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD)
- Collectif des journalistes algériens Unis (JAU)
- Committee to Protect Journalists (CPJ)
- Fédération Européenne des Journalistes (FEJ)
- Fédération internationale des journalistes (FIJ)
- Free Press Unlimited
- IFEX
- Human Rights Watch
- Index on Censorship
- International Press Institute (IPI)
- Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l'Homme (LADDH)
- Reporters sans frontières (RSF)
- SOS Racisme
- Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT)
- Vigilance pour la Démocratie et l’Etat Civique
- World Association of News Publishers (WAN-IFRA)
- Mena Media Monitoring (MMM)