La répression contre les journalistes continue en Iran

Reporters sans frontières (RSF) condamne la poursuite de la répression contre les médias et les journalistes en Iran. En dix jours, deux journalistes ont été arrêtés et mis au secret. Une photojournaliste a également été condamnée à trois ans de prison ferme.

Dix jour après l’arrestation de Sasan Aghai, rédacteur en chef adjoint du quotidien Etemad, sur son lieu de travail par des hommes en civil de la protection des renseignements de la justice iranienne, Yaghma Fashkhami, journaliste du site d’information Dideban é Iran, a été arrêté de la même manière et par la même institution le 21 août 2017. Les motifs de leur arrestation, tout comme leur lieu de détention n'ont pas été officiellement notifiés. Dans une interview accordée à Etemad, la mère de Sasan Aghai a déclaré ne pas avoir eu l’autorisation de voir son fils en prison.


Sasan Aghai a déjà été arrêté à plusieurs reprises, notamment en janvier 2013, lors de la rafle qui avait visé les milieux journalistiques de la capitale. Le journaliste avait passé trente jours en isolement dans la section 209 de la prison d’Evin. Yaghma Fashkhami, avait été également arrêté en décembre 2014, avant d'être libéré après avoir passé trois mois de détention en isolement dans la section 2A de la prison d’Evin.


Arrêter des journalistes sur leur lieu de travail est une menace contre la liberté d’information et une façon d’imposer la censure à l’ensemble de la presse, dénonce Reza Moini, responsable du bureau Iran/Afghanistan de Reporters sans frontières. Les autorités de Téhéran doivent cesser de recourir aux arrestations arbitraires et au maintien au secret des journalistes. Ces détentions arbitraires n’ont aucune base légale au regard du droit national ni des normes internationales.”


Le 12 août 2017, Alieh Motalebzadeh, photojournaliste et défenseuse des droits des femmes a été condamnée à trois ans prison ferme pour « action contre la sécurité nationale » par la 15e chambre du tribunal de la révolution de Téhéran. La collaboratrice du site Un million de signatures pour changer les lois discriminatoires à l’encontre des femmes iraniennes a été arrêtée le 26 novembre 2016, avant d’être libérée provisoirement le mois suivant, suite au versement d’une caution de 300 millions toman (environs 270 000 euros) en attendant son jugement.


RSF dénonce par ailleurs l’attitude irresponsable de la justice iranienne qui refuse de libérer les journalistes emprisonnés Henghameh Shahidi et Ehssan Mazandarani qui se trouvent selon leurs familles dans un état critique.


Avec 28 journalistes et journalistes-citoyens emprisonnés, l’Iran est toujours l’une des cinq plus grandes prisons du monde. Ce pays est classé 165e sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse 2017 de Reporters sans frontières.

Publié le
Mise à jour le 23.08.2017