La police empêche un lancer de ballons transportant des radios vers la Corée du Nord

La police anti-émeutes a empêché, le 22 août 2003, un groupe de militants des droits de l'homme de procéder à un lancer de ballons transportant des radios à destination des Nord-Coréens. Un militant a été blessé lors de l'intervention policière. Reporters sans frontières a demandé des explications au ministre sud-coréen de l'Intérieur, Kim Doo-kwan, sur les motifs de cette interdiction. "Le gouvernement sud-coréen a, bien entendu, le devoir de faire respecter l'ordre public sur son territoire. Mais en quoi un lancer de postes de radios miniatures à destination des Nord-Coréens constitue-t-il une menace pour la sécurité du pays ?", a écrit l'organisation de défense de la liberté de la presse. Reporters sans frontières soutient moralement et financièrement cette opération et souhaite que les autorités sud-coréennes accordent une autorisation formelle aux organisateurs. Le 22 août 2003, à Cholwon (près de la frontière entre les deux Corée), une compagnie de policiers anti-émeutes a empêché une vingtaine de militants des droits de l'homme de procéder au lancer de deux cents ballons transportant plus de six cents radios. Un médecin allemand, Norbert Vollertsen, a été malmené par des policiers et a été hospitalisé pour une blessure au pied et divers hématomes. Il tentait de remplir des ballons d'hélium malgré l'interdiction de la police. Cette opération lancée par un pasteur nord-américain d'origine coréenne, Douglas Shin, et Norbert Vollertsen, expulsé de Corée du Nord en 2001 pour avoir dénoncé la situation des droits de l'homme dans le pays, visait à permettre à des centaines de Nord-Coréens de disposer d'une radio fonctionnant à l'énergie solaire et capable de capter les stations étrangères qui émettent en coréen, notamment Radio Free Asia. En Corée du Nord, les radios et les télévisions sont scellées de manière à ne capter que les programmes des médias étatiques. Selon les organisateurs, le ministère des Affaires étrangères avait été informé de cette opération et ne s'y était pas formellement opposé. Cependant, aucune demande d'autorisation de manifestation n'avait été déposée auprès des autorités compétentes. La loi permet à la police de ne pas autoriser une manifestation si l'organisateur a des antécédents criminels ou si le lieu n'est pas conforme.
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Updated on 20.01.2016