La journaliste iranienne Henghameh Shahidi dans une situation critique

Reporters sans frontières (RSF) dénonce l’attitude irresponsable des plus hautes autorités iraniennes qui refusent de libérer la journaliste Henghameh Shahidi, alors que cette dernière observe une grève de la faim depuis le 9 mars dernier.

Henghameh Shahidi a pu, dans un court appel téléphonique, informer sa mère qu’elle avait totalement arrêté de s’alimenter et qu’elle ne pouvait plus marcher. Arrêtée le 9 mars 2017, Henghameh Shahidi, avait annoncé dans une lettre publiée après son arrestation, qu’elle envisageait d’entamer “une grève de la faim jusqu'à ma libération ou ma mort.” La journaliste est actuellement maintenu à l’isolement dans la section 209 de la prison d’Evin.


«Nous tenons Sadegh Amoli Larijani, chef du pouvoir judiciaire, Abass Jafari Dolatabadi, procureur de Téhéran, Mostafa Pour-Mohammadi, ministre de la Justice et Mahmoud Alavi, ministre des Renseignements responsables de la vie d’ Henghameh Shahidi qui se trouve actuellement dans une situation critique. Cette grève de la faim pourrait lui coûter la vie » alerte Reza Moini, responsable du bureau Iran/Afghanistan de Reporters sans frontières.


Henghameh Shahidi, n'est pas la seule victime du traitement inhumain et dégradant réservé aux prisonniers d’opinion et notamment, aux journalistes, et aux citoyen-journalistes emprisonnés. Pour ces derniers, le seul moyen de protester contre leur arrestation arbitraire et leur conditions de détention reste la grève de la faim. En 2016, au moins dix journalistes emprisonnés, malades et privés de soins médicaux ont cessé de s’alimenter pour réclamer des soins appropriés.


RSF demande à Asma Jahangir, la rapporteur spéciale chargée d’examiner la situation des droits de l’homme en Iran, de réagir immédiatement compte tenu du danger réel qui pèse sur la vie de ces journalistes. L’organisation estime qu’Asma Jahangir doit exiger des autorités iraniennes une réponse claire sur la situation de ces prisonniers et surtout sur l'état de santé de Henghameh Shahidi.


La convocation et l’arrestation des journalistes et citoyen-journalistes continue en Iran. Les 16 et 18 mars 2016, Morad Saghafi, directeur de la revue Goft o gu (“ Dialogue” en persan) et son collègue journaliste et traducteur Ramin Karimian, ont été arrêtés et transférés dans un lieu inconnu.


Avec 30 journalistes et citoyen-journalistes emprisonnés, l’Iran est aujourd’hui l'une des cinq plus grandes prisons du monde pour les professionnels de l’information. Le pays occupe la 169e place sur 180 dans le Classement 2016 de la liberté de la presse publié par RSF.

Publié le
Mise à jour le 04.04.2017