Iran : journalistes privés de soins médicaux, traitement inhumain et dégradant
Reporters sans frontières (RSF) condamne la politique inhumaine des autorités iraniennes envers les journalistes emprisonnés dans le pays. Au moins trois d’entre eux, Narges Mohammadi, Soheil Arabi et Sanaz Allahyari, gravement malades, sont actuellement privés de soins et se trouvent dans des situations sanitaires critiques.
« Nous demandons à Javaid Rehman, le Rapporteur spécial de l’ONU pour les Droits de l’homme en Iran d'agir en faveur de ces journalistes explique Reza Moini, responsable du bureau Iran/Afghanistan de RSF. La privation de soins médicaux constitue une violation flagrante de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques - auquel l’Iran a adhéré. »
Le 26 mai 2019, la journaliste, militante des droits humains Narges Mohammadi, a été renvoyé dans sa cellule après une lourde intervention chirurgicale (hystérectomie), et ce malgré un avis défavorable de ses médecins. Alors que les autorités judiciaires et pénitentiaires ont refusé qu’elle reste hospitalisée, une semaine après, son mari Taghi Rahmani, a déclaré : « privée de traitement antibiotique et autres médicaments, son dernier examen médical révèle que l'infection s’est propagée dans son sang. » La clinique de la prison refuse toujours de lui donner des antibiotiques.
Soheil Arabi, lauréat du prix RSF 2017 dans la catégorie journaliste-citoyen , a été blessé aux parties génitales, le 29 avril 2019, suite à une affrontement entre prisonniers et gardes pénitentiaires de la grande prions de Téhéran. Il a été transféré dix jours après à l'hôpital mais en raison d’un manque de place, a été renvoyé en prison. Selon sa famille, il a été blessé lors d’un interrogatoire au sujet d’une lettre qu’il a écrit sur la situation désastreuse de la prison d’Evin (sous le contrôle des gardiens de la révolution).
Enfin, vives inquiétudes pour Sanaz Allahyari, membre de la rédaction du journal étudiant Game, emprisonnée depuis cinq mois et dont l’état de santé ne cesse de se détériorer. Malgré de nombreux symptômes inquiétants, les autorités pénitentiaires refusent toujours la demande de sa famille pour une hospitalisation en dehors de la prison.
L’Iran se situe à la 170e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse 2019 de Reporters sans frontières.