Irak : un journaliste perquisitionné après des révélations sur une affaire de corruption

Un juge irakien a ordonné la perquisition et l’arrestation d’un journaliste après que celui-ci eut révélé une affaire de corruption impliquant la justice locale. Reporters sans frontières (RSF) condamne fermement ces poursuites, montées de toutes pièces, contre un journaliste d’investigation.

Dans la nuit du mardi 23 juillet, des policiers ont fait irruption dans le domicile du journaliste Hassan Sabah (I News) située à Bassora, alors qu’il était absent, pour le conduire au commissariat. Les policiers ont alors procédé à une fouille de la maison.

Hassan Sabah a décidé de publier les images vidéo de la perquisition sur sa page Facebook, soulignant dans une autre publication que cette procédure a été ordonnée par un juge alors que le journaliste venait de publier un reportage sur des fonds publics ayant servi à l’achat d’une voiture à 70 000 euros pour un autre juge de la région. 

Il ajoute qu’après plusieurs relances, il a également appris qu’une plainte remontant à février 2018 avait été déposée contre lui par la société publique de taxis de l’aéroport et que la perquisition était justifiée par cette affaire.


Les poursuites judiciaires engagées contre Hassan Sabah sont intolérables et sont clairement motivées en raison de son travail d’investigation, dénonce le bureau Moyen-Orient de Reporters sans frontières (RSF). Invoquer une plainte remontant à il y a un an et demi est un prétexte fantaisiste pour justifier l’intimidation d’un journaliste qui vient de révéler une affaire de corruption

Contacté par RSF, Hassan Sabah explique qu’il a barricadé les accès de sa maison pour éviter qu’elle ne soit saccagée dans les jours à venir par des milices liées à des partis politiques.


Au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF, l’Irak occupe la 156e position.

Publié le
Updated on 25.07.2019