Inquiétude sur l’état de santé d’une journaliste palestinienne emprisonnée

Reporters sans frontières s’inquiète de la recrudescence des arrestations et des procès à charge qui frappent les net-citoyens et les professionnels des médias dans les Territoires palestiniens. Les autorités prennent des sanctions totalement démesurées contre les journalistes. La journaliste Asmat Abd Al-Khaleq a été placée en détention le 28 mars 2012 en raison de commentaires postés sur sa page Facebook. Transférée le 4 avril 2012 à l’hôpital, après six jours de détention, Reporters sans frontières est préoccupée par son état de santé. L’organisation appelle à la libération immédiate de la journaliste et l’abandon des poursuites judiciaires. Le 28 mars dernier, les services de sécurité ont arrêté Asmat Abd Al-Khaleq. Le 29 mars 2012, à Ramallah, le procureur général a refusé sa libération sous caution et décidé son maintien en détention pour une durée de quinze jours en cellule d’isolement sans possibilité de visites. Elle est poursuivie pour avoir posté, sur sa page Facebook, des propos jugés insultants, mensongers, et portant atteinte à l’unité nationale, à l’Autorité palestinienne et son président, Mahmoud Abbas. Toutefois, elle récuse ces accusations expliquant que ces commentaires avaient été postés par un tiers. Cette arrestation et cet emprisonnement sont contraires à la Constitution palestinienne, modifiée en 2005, qui en vertu des principes de l’article 19, protège la liberté d’expression : “La liberté d'opinion est garantie. Chaque personne a le droit d'exprimer ses opinions à l'écrit ou à travers tout autre forme d'expression, y compris artistique, en accord avec les prescriptions de la loi”. Dans cette affaire, l’arrestation et le placement en détention de la journaliste apparaissent illégales. Reporters sans frontières a aussi appris l’interpellation du journaliste Tariq Khamis, le 1er avril 2012 dans la soirée, par les services de sécurité palestiniens. Ils l’ont interrogé pendant plus de trois heures sur ses activités journalistiques, ses sources et ses prises de position en faveur de la journaliste Asmat Abd Al-Khaleq, qu’il avait affiché sur sa page Facebook. Le 1er avril à Ramallah, Jamal Abou Rahman, militant activiste sur la toile, a lui aussi été arrêté par les services de sécurité pour sa page Facebook “le peuple veut mettre fin à la corruption”, comptabilisant plus de 6000 membres. Par ailleurs, le 18 mars 2012, la journaliste et militante Shahd Bani-Odeh a reçu une convocation des services de renseignements palestiniens, suite à la publication d’une caricature de Mahmoud Abbas sur Facebook. Suite à l’intervention de diverses personnalités, dont un responsable du syndicat des journalistes, la convocation a été annulée.
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Updated on 20.01.2016