Il est interdit de parler de la Grande Muette

Le journaliste Samory Ngaradoumbé a comparu le 16 octobre devant le Procureur de la République qui lui a communiqué les charges retenues contre lui d' "incitation à la révolte". Relâché, le journaliste devrait comparaître libre devant le tribunal le mardi 29 octobre. Il s'est également engagé à publier dans la prochaine édition de son journal l'Observateur un droit de réponse du Préfet de Bardaï ainsi que de l'Etat-Major général des armées. ------ 14.10.2013 - Journaliste détenu Reporters sans frontières est très préoccupée par l'arrestation et de la détention à la police judiciaire, ce 14 octobre au matin, de Samory Ngaradoumbé, directeur de publication de l'hebdomadaire L'Observateur. Il est reproché au journaliste d'avoir publié dans son journal un article faisant état d'un malaise au sein de la garnison du camp militaire de Bardai à la frontière Nord du Tchad avec la Libye, et d'avoir fait le rapprochement avec des troubles survenus en septembre dans le camps de l'armée tchadienne d'Amachach, près de Tessalit au Mali. "Nous dénonçons avec la plus grande fermeté cette arrestation d'un professionnel des médias", déclare Reporters sans frontières. " L'arrestation et la rétention en garde-à-vue sont des mesures tout à fait disproportionnées et inutiles pour une affaire liée à la presse. Nous demandons la libération immédiate du journaliste dont rien ne justifie la détention." Samory Ngaradoumbé avait déjà été auditionné en fin de semaine dernière par les renseignements généraux qui souhaitaient connaître l'origine de ses sources. Selon le gouvernement, il n'y aurait pas eu de troubles dans la garnison de Bardai et les information de l'article seraient de nature à troubler l'ordre public. On ignore à ce jour quel organe du gouvernement a déposé plainte contre Savory Ngaradoumbé, qui ne pourrait être déferré au parquet que le 16 octobre, et passerait donc la fête de la Tabasky en prison. Savory Ngaradoumbé avait déjà été condamné à trois mois de prison et à une forte amende par le gouvernement d'Idriss Deby en juillet 2005 pour avoir rédigé une lettre ouverte au président tchadien, dénonçant l’arrestation de membres de la communauté Kreda. En août de cette année déjà, trois journalistes avaient été condamnés à des peines de prison et à de fortes amendes. Le Tchad est au 121ème rang sur 179 pays au classement 2013 de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse Plus d'information sur la liberté d'information au Tchad. Photo : Tchadonline
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Updated on 20.01.2016