Hong Kong: RSF dénonce les pressions de la Chine sur le Club des correspondants étrangers

Reporters sans frontières (RSF) dénonce les pressions chinoises sur le Club des correspondants étrangers de Hong Kong (FCCHK) pour l’empêcher de donner la parole à un indépendantiste hongkongais.

Reporters sans frontières (RSF) dénonce les pressions exercées par la Chine sur le Club des correspondants étrangers de Hong Kong (FCCHK) pour l’empêcher d’organiser un déjeuner-débat donnant la parole à Andy Chan, 27 ans, fondateur du premier parti indépendantiste hongkongais, très minoritaire dans le territoire.


RSF appelle Pékin à respecter la liberté de la presse qui est inscrite dans la loi fondamentale signée par la Chine avant la rétrocession de Hong Kong. « Les journalistes se doivent d’écouter tous les points de vue et il est donc normal que le FCCHK donne la parole à toutes les tendances politiques non-violentes dans ses événements, rappelle Cédric Alviani, directeur du bureau de RSF pour l'Asie de l'Est. Le régime de Pékin essaie visiblement d’étendre à Hong Kong la politique d’intimidation des journalistes étrangers qu’il conduit déjà ailleurs en Chine.»


La semaine dernière, un représentant local du ministère des Affaires étrangères chinois avait été dépêché pour demander au club d’annuler l’événement, se heurtant à une fin de non-recevoir. L'actuelle cheffe de l'exécutif hongkongais Carrie Lam avait qualifié l’événement à venir de “regrettable et déplacé.” Son prédécesseur, Leung Chun-ying, avait pour sa part estimé que le sujet de l’indépendance de Hong Kong était «une ligne rouge absolue » comparable à l’apologie «du racisme, de l’antisémitisme ou du nazisme.»


L’événement, diffusé en direct, s’est néanmoins tenu aujourd'hui 14 août à guichets fermés et sans incident, en dépit de quelques dizaines de manifestants pro-Pékin et d’une forte présence policière. Le site internet du club est néanmoins indisponible à l'heure où nous publions, apparemment victime d'une cyber-attaque. Le FCCHK, fondé en 1947, est une institution qui compte 2000 membres et accueille dans ses événements un large éventail de conférenciers et panélistes.


Dans un rapport récent, l'Association des journalistes de Hong Kong (HKJA) dénonçait une nouvelle chute de la liberté de la presse dans l'ancienne colonie britannique. Hong Kong, classée 18ème lors de la création du classement mondial de la liberté de la presse de RSF en 2002, se retrouve cette année au 70ème rang sur 180 pays.

Publié le
Updated on 15.08.2018