Hong Kong : les manifestations pro-démocratie reprennent et avec elles les violences policières contre la presse

Reporters sans frontières (RSF) dénonce les violences policières et arrestations à l’encontre de journalistes en marge des manifestations pro-démocratie qui ont repris le week-end dernier à Hong Kong.

Suspendues temporairement au plus fort de l’épidémie de coronavirus, les manifestations prodémocratie qui touchent Hong Kong depuis près d’un an ont récemment repris, et avec elles les violences policières à l’encontre des médias. Dimanche 10 mai, un groupe d’une dizaine de journalistes qui couvraient l’une d’entre elles dans le quartier de Mong Kok a été pris pour cible par des policiers qui les ont arrosés de spray au poivre, les ont forcé à s’asseoir au sol et à interrompre leurs enregistrements. Un policier a également infligé durant vingt secondes une clé d’étranglement à une photographe de Apple Daily. Deux adolescents de 13 et 16 ans effectuant un reportage pour un journal lycéen avaient aussi été interpellés bien qu’ils étaient clairement identifiés comme des reporters.


« En s’en prenant ainsi aux journalistes, les forces de l’ordre bafouent le principe de liberté de la presse garanti par l’Article 27 de la loi fondamentale de Hong Kong, déplore Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières (RSF) qui appelle l’exécutif hongkongais à « cesser de fermer les yeux sur les violences policières et à faire en sorte que les forces de l’ordre respectent le droit des médias à travailler librement et en toute sécurité ».


Selon l’Association des journalistes de Hong Kong (HKJA), l’ancienne colonie britannique a connu en 2019 une baisse sans précédent de la liberté de la presse en grande partie causée par les violences policières. En juillet dernier, RSF avait soulevé le problème des violences contre les journalistes dans une lettre adressée à la cheffe de l’exécutif Carrie Lam et avait reçu de sa part une réponse que le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, avait alors qualifiée d’« empreinte de langue de bois ». 


La région administrative spéciale chinoise de Hong Kong a chuté du 18e rang en 2002 au 80e cette année dans le Classement RSF de la liberté de la presse. La République populaire de Chine, à laquelle l’ancienne colonie britannique a été rétrocédée en 1997, stagne pour sa part au 177e rang sur 180.

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Updated on 14.05.2020