Hong Kong : la journaliste d’investigation Bao Choy condamnée pour “fausses déclarations”

La reporter a été reconnue coupable, jeudi 22 avril, d’avoir fait “de fausses déclarations" pour obtenir des informations révélées dans un documentaire primé, diffusé sur la chaîne publique Radio Television Hong Kong (RTHK). Une condamnation dénoncée par Reporters sans frontières (RSF).

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Mise à jour :

5 juin 2023

La condamnation de Bao Choy a été annulée par une décision de la Cour d'appel final de Hong Kong.

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Ce 22 avril, Choy Yuk Ling, plus connue sous le surnom de Bao Choy, a été condamnée à une amende de 6 000 dollars hongkongais (environ 650 euros) par le tribunal de West Kowloon à Hong Kong. La journaliste indépendante est accusée d'avoir “fait de fausses déclarations” pour consulter des registres d'immatriculations automobiles et obtenir des informations, révélées par la suite dans un documentaire primé. Ce dernier, diffusé sur la chaîne publique RTHK, mettait l’accent sur l'inaction de la police lors d’une attaque mafieuse visant les manifestants pro-démocratie dans le quartier de Yuen Long en 2019.

 

« Bao Choy n’a fait que son travail en collectant des informations d’intérêt public et n’aurait jamais dû être poursuivie, encore moins jugée coupable et condamnée à payer une amende, s’indigne Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de RSF. Le fait que la justice hongkongaise en vienne à considérer une enquête journalistique comme un fait délictueux en dit long sur le récent déclin de la liberté de la presse à Hong Kong. »

 

La semaine dernière, Jimmy Lai, 73 ans, fondateur du groupe de presse Next Digital et de son quotidien phare Apple Daily, lauréat du prix RSF pour la liberté de la presse 2020, a été condamné à un an et deux mois de prison pour avoir pris part à deux manifestations “non autorisées”. Il fait également face à six autres chefs d’accusation pour lesquels il encourt la réclusion à perpétuité.

 

Hong Kong, autrefois un bastion de la liberté de la presse, a chuté du 18e rang en 2002 au 80e rang en 2021 dans le Classement mondial RSF de la liberté de la presse. La République populaire de Chine stagne pour sa part au 177e rang sur 180.

Publié le
Updated on 23.04.2021