Gao Zhisheng autorisé à voir son frère

Reporters sans frontières se réjouit d'avoir eu des nouvelles de l'avocat des droits de l’homme Gao Zhisheng (高智晟). Son frère, Gao Zhiyi, a déclaré, mercredi 28 mars 2012 à l'AFP, avoir pu lui rendre visite il y a quelques jours à la prison de Shaya dans le Xinjiang (à l’ouest du pays) sans toutefois donner de détails supplémentaires. En résidence surveillée depuis 2010, Gao Zhisheng a été renvoyé en prison le 1er janvier 2012, pour avoir “violé les conditions de sa mise en liberté”. L'organisation, très inquiète pour la vie de l'avocat, avait notamment interpellé le vice-président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, sur son cas dans une lettre ouverte envoyée le 15 février 2012. Gao Zhisheng avait disparu en avril 2010, avant que son incarcération ne soit annoncée, le 16 décembre dernier, par l’agence officielle Chine Nouvelle (新华), puis confirmée par une lettre officielle reçue par son frère Gao Zhiyi. Les disparitions forcées et les mauvais traitements par les autorités sont devenues monnaie courante en Chine. La loi, récemment révisée, oblige désormais les autorités à informer les familles des personnes détenues dans les 24 heures. Plusieurs clauses pourraient permettre aux forces de l'ordre d'avoir recours à la détention arbitraire et la mise au secret quand les familles ne pourraient pas être joignables et quand la notification ferait obstacle à une enquête sur la sécurité nationale et le terrorisme. _________________________________________ 04/01/2012 - Pas de répit pour les dissidents chinois Reporters sans frontières dénonce l’acharnement des autorités envers les défenseurs des droits de l’homme, alors que la répression s’est nettement accentuée en cette période de fêtes de fin d’année. Détentions arbitraires, procès inéquitables et lourdes condamnations se sont récemment multipliés et les cyberdissidents ont été particulièrement ciblés. Le célèbre avocat des droits de l’homme Gao Zhisheng (高智晟) a été renvoyé en prison le 1er janvier 2012, pour avoir “violé les conditions de sa mise en liberté”. Son incarcération avait été annoncée le 16 décembre dernier par l’agence officielle Chine Nouvelle, avant d’être confirmée par une lettre officielle reçue par son frère Gao Zhiyi. Dans ce courrier, il est précisé que le défenseur des droits de l’homme est détenu dans la prison de Shaya dans le Xinjiang, à l’ouest du pays, une lointaine province tristement célèbre pour être le “goulag” chinois. Le 20 décembre dernier, l’épouse de l’avocat a appelé la communauté internationale à intervenir en faveur de son mari lors d’une interview avec l’ONG Human Rights in China (HRIC). Deux autres défenseurs des droits de l’homme, l’avocate Ni Yulan (倪玉兰) et son époux Dong Jiqin (董继勤), sont actuellement jugés pour “trouble de l’ordre public”, "destruction de biens publics et privés" et "abus d'autres personnes de manière répétée avec des circonstances aggravantes". Ni Yulan est de surcroit accusée de “fraude et fabrication de faits”. A l’issue de l’ouverture du procès, le 29 décembre 2011, le verdict a été repoussé à une date encore inconnue. Le couple, arrêté en avril dernier, est toujours en détention provisoire. Ni Yulan souffre de graves problèmes de santé dus à des blessures liées à un premier séjour en prison, en 2002. Ainsi, la série des procès de militants des droits de l’homme s’allonge et ne laisse pas présager d’amélioration pour 2012 : les cyberdissidents Chen Xi (陈西) et Chen Wei (陈卫) ont été condamnés respectivement, les 26 et 23 décembre derniers, à onze et neuf ans de prison pour “subversion”. Des cyberdissidents ont également été libérés, mais 68 restent emprisonnés pour leurs activités d’information en ligne, ce qui fait de la Chine la plus grande prison au monde pour les net-citoyens : - Wang Lihong (王荔蕻), condamnée pour “trouble de l’ordre public” à neuf mois de prison, a été remise en liberté le 20 décembre 2011. - Zheng Yichun (郑贻春), écrivain dissident condamné pour “subversion”, a été libéré le 19 décembre 2011, après sept ans de prison. Il reste privé de ses droits politiques pour trois ans supplémentaires. Ses proches auraient reçu l’interdiction d’accorder des interviews à des médias étrangers. - Chen Jianping (程建萍), activiste condamnée à un an de travaux forcés pour avoir retweeté un message ironique sur le sujet sensible du nationalisme chinois, a été libérée le 9 novembre 2011. Elle serait cependant sous surveillance des autorités. ------------- Encore un cyberdissident condamné pour ses écrits “subversifs”
26.12.2011
Reporters sans frontières est choquée par la lourde peine infligée à l’écrivain dissident Chen Xi (陈西) (de son vrai nom Chen Youcai, 陈友才), le 26 décembre 2011. Le tribunal de Guiyang (Sud-Ouest) l’a condamné à dix ans de prison pour “incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat” pour 36 articles publiés en ligne sur différents sites. Il est également privé de ses droits politiques pendant trois ans. “Les autorités chinoises ont une fois de plus profité de la période des fêtes pour prononcer une série de condamnations particulièrement sévères à l’égard des militants pro-démocratie. Le délit de “subversion” n’est qu’un prétexte pour faire taire les voix dissidentes, comme celle de Chen Xi et Chen Wei, et provoquer plus d'autocensure. Nous appelons les autorités à les libérer ainsi que tous les prisonniers politiques”, a déclaré l’organisation. L’ONG Chinese Human Rights Defenders (CHRD) a dénoncé un procès inéquitable et expéditif, au cours duquel la défense a été interrompue à plusieurs reprises. Chen Xi avait été arrêté et placé en détention provisoire le 29 novembre 2011. Il a déclaré qu’il ne ferait pas appel car cela lui semble voué à l’échec. Activiste pro-démocratie de la première heure, Chen Xi a déjà passé treize ans en prison pour ses activités militantes, un argument qui n’a pas joué en sa faveur au cours du procès. Chen Wei (陈卫), un autre écrivain dissident, a été condamné à neuf ans de prison le 23 décembre dernier pour le même chef d’accusation. ---------- Un cyberdissident condamné à neuf ans de prison pour ses écrits
23.12.2011
Reporters sans frontières dénonce la condamnation sévère et injuste de l’écrivain et défenseur des droits de l’homme Chen Wei à neuf ans de prison, le 23 décembre 2011, pour “incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat”. Il est également privé de ses droits civiques pendant deux ans. Selon l’ONG Chinese Human Rights Defenders (CHRD), le cyberdissident a été condamné à l’issue d’une audience expéditive de moins de trois heures. Chen Wei (陈卫), 42 ans, originaire de la ville de Suining, dans le Sichuan, avait été arrêté le 21 février, dans un contexte de répression accentuée contre les opposants suite à de nombreux appels à la “révolution de jasmin”. Il avait disparu après une invitation de la police à “boire le thé”, le 20 février au matin. Son domicile avait été perquisitionné et son ordinateur, disques durs et clés USB confisqués. Le net-citoyen Ding Mao (丁矛), et le blogueur chinois Ran Yunfei (冉云飞), également originaires de la province du Sichuan et arrêtés en même temps que Chen Wei, sont poursuivis pour les mêmes chefs d’accusation. Tous deux ont été libérés, les 1er décembre et 10 août dernier respectivement, mais assignés à résidence pour six mois. -------------- Le blogueur Ran Yunfei libéré de prison mais assigné à résidence
10.08.2011
Reporters sans frontières salue la libération du blogueur chinois Ran Yunfei (冉云飞), le 10 août 2011, mais regrette son assignation à résidence pour six mois, durant lesquels il a interdiction de s’exprimer publiquement. Arrêté le 20 février lors de la vague de détentions visant à prévenir une “révolution du jasmin”, il est accusé d’incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat. Son cas a été renvoyé devant la police. Pendant sa détention, des utilisateurs de Twitter ont créé un blog où étaient diffusés les écrits du cyberdissident, traduits en anglais. Ran Yunfei avait été arrêté avec d’autres cyberdissidents, notamment Chen Wei (陈卫) et Ding Mao (丁矛), également originaires de la province du Sichuan. Ils sont poursuivis pour les mêmes chefs d’accusation et sont toujours détenus, respectivement dans les villes de Suining et Mianyang, selon le Chinese human rights defenders (CHRD). Wang Lihong (王荔蕻), arrêtée le 21 mars, est toujours détenue. La cyberdissidente risque 5 ans de prison lors de son procès qui doit se tenir le 12 août prochain. Egalement poursuivi pour incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat, le net-citoyen Guo Weidong (郭卫东), arrêté le 11 mars, a quant à lui été libéré sous caution le 10 avril, en attendant son procès. Reporters sans frontières appelle les autorités chinoises à relâcher sans conditions les cyberdissidents, à abandonner les charges à leur encontre et à leur rendre le matériel qui leur a été confisqué. -------------------------------------------------- Les autorités accentuent la pression sur les cyberdissidents
30 Mars 2011
Reporters sans frontières condamne fermement la vague d’arrestations qui s'abat sur les cyberdissidents chinois, ces derniers mois. Les autorités ont pris le parti d’enfermer toute personne affichant son soutien aux révolutions dans le monde arabe et diffusant des appels à un soulèvement similaire dans le pays. Trois internautes ont fait les frais de cette politique les 19, 20 et 21 février 2011. Invités à “boire le thé”, euphémisme utilisé pour signifier une convocation au poste de police, Chen Wei, Ding Mao, et le blogueur Ran Yunfei ont été formellement inculpés d’”incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat”, pour avoir relayé, sur Internet, des appels à la révolution du Jasmin en Chine. Leur matériel informatique a été confisqué. Les cyberdissidents risquent normalement jusqu’à cinq ans de prison, mais Reporters sans frontières est préoccupée par le précédent créé par la condamnation du lauréat du prix Nobel de la paix, Liu Xiaobo, à 11 ans de prison, et plus récemment par la peine de 10 ans d’emprisonnement prononcée à l’encontre de Liu Xianbin. Comme eux, Ran Yunfei et Chen Wei sont signataires de la Charte 08, texte demandant des réformes démocratiques en Chine. Cet acharnement contre les signataires de la Charte rend d’autant plus inquiétante la disparition, pendant quelques jours, du célèbre blogueur sino-australien Yang Hengjun. Alors qu’il venait d’arriver à l’aéroport de Guangzhou, le 27 mars, il avait appelé un ami et lui avait signalé être suivi par trois hommes. Depuis, ses proches étaient sans nouvelle de lui. Il aurait refait surface le 30 mars, alors que la blogosphère était en plein émoi. “Il m’a appelé pour dire que, malade, il était allé à l’hôpital, et il a toussé plusieurs fois. Je ne peux pas dire s’il était réellement à l’hôpital”, a précisé Wu Jiaxiang, un ancien membre du gouvernement et ami du blogueur. La situation en Chine devient très préoccupante, alors que le pays vient de rejeter l’appel de la commission des Nations unies sur les détentions arbitraires à une libération immédiate de l’avocat Gao Zhisheng. Le groupe de travail “a retenu que la détention violait le droit international”. La Chine a, quant à elle, revendiqué sa souveraineté lors d’une conférence de presse, sur un autre sujet, le 29 mars : “Nous attachons de l'importance à la coopération avec les institutions chargées des droits de l'homme à l'ONU et les appellons à respecter la souveraineté judiciaire de la Chine. La Chine est un état de droit”. Gao Zhisheng est porté disparu depuis avril 2010, alors qu’il venait d’être libéré après un an de détention. Depuis, ses proches sont sans nouvelles. Sa femme et ses deux enfants ont dû quitter le pays et se sont réfugiés aux Etats-Unis. Le gouvernement refuse toujours de déclarer l’avocat officiellement disparu, ou de produire un mandat d’arrêt justifiant son arrestation. Le 24 mars 2011, Index on Censorship a décerné à l’avocat son prix de la liberté d’expression. La Chine fait partie de la liste des pays Ennemis d’Internet établie chaque année par Reporters sans frontières.
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Updated on 20.01.2016