Egypte : la condamnation d’Ismaïl Alexandrani à 10 ans de prison confirmée

Reporters sans frontières (RSF) a appris avec consternation la confirmation de la condamnation du journaliste spécialiste du Sinaï, Ismaïl Alexandrani, à 10 ans de prison et demande sa libération immédiate.

Un tribunal militaire du Caire a confirmé ce 24  décembre la condamnation à 10 ans de prison du journaliste et spécialiste de la région du Sinaï, Ismaïl Alexandrani, pour ‘divulgation de secrets d’Etat’ et ‘appartenance à un groupe interdit’Cette sentence avait déjà été prononcée le 22 mai dernier en l’absence du principal intéressé et n’avait pas été officiellement confirmée, ce qui avait entraîné une certaine confusion. Cette fois ci, Ismail Alexandrani a assisté à son procès. 

 

“Après plus de deux ans de détention préventive, au-delà des délais légaux, c’est une cour martiale qui a lourdement condamné un civil, un journaliste reconnu, dénonce le bureau Moyen-Orient de RSF.  Ismaïl Alexandrani n’a pourtant commis aucun crime, si ce n’est de déplaire par ses écrits et ses informations au régime et à l’armée. RSF condamne fermement cette peine inique et disproportionnée et demande sa libération immédiate et sans condition.” 

 

Ismaïl Alexandrani avait été arrêté le 29 novembre 2015 à l’aéroport d’Hurghada. Journaliste d’investigation et chercheur reconnu notamment sur la question djihadiste dans le Nord-Sinaï, il s’était fait remarqué également pour ses écrits anti-régime et sa critique du rôle de l'armée en politique. Chercheur associé de l’Arab Reform Initiative, professeur invité au Wilson Center de Washington, il a notamment écrit pour MadaMasrSafir Arabi, Al Jazeera English, le Forum pour les relations arabes et internationales et la revue française Orient XXI.  Ismail Alexandrani avait été nominé au prix RSF en 2016.

 

L’Egypte occupe la 161ème place sur 180 pays dans le Classement 2018 sur la liberté de la presse dans le monde établi par Reporters sans frontières.

Publié le
Updated on 27.12.2018