Egypte : deux journalistes libérés, quatre autres toujours en attente

Malgré des ordonnances de libération prononcées par la Cour de Sûreté de l’État, la justice égyptienne maintient toujours en détention plusieurs journalistes. RSF appelle les autorités égyptiennes à mettre en application ces décisions de justice et libérer les journalistes concernés sans délai.

La Cour de Sûreté de l’État du Caire a ordonné la libération de six journalistes qui se trouvaient en détention provisoire. Si deux d’entre eux ont effectivement été remis en liberté, les autres attendent toujours de sortir de prison. 


C’est notamment le cas du rédacteur en chef du journal Al-Osra Al-Arabiya, Badr Mohamed Badr. Alors que la Cour a autorisé sa libération le 24 novembre, sa famille est sans nouvelles de lui depuis le 3 décembre. Fin juillet, la justice avait pourtant prononcé son ordre de remise en liberté pour finalement revenir sur sa décision à l’issue d’un appel du procureur, et ce malgré une détention administrative datant de plus de deux ans. Les membres de sa famille réclament depuis, en vain, des explications aux autorités égyptiennes. 


Cette période d’incertitude pour la famille n’est pas sans rappeler le sort du journaliste d’Al Jazeera Mahmoud Hussein, détenu depuis 2016. Sa libération avait été annoncée en mai dernier et sa famille se préparait à l’accueillir à sa sortie. Contre toute attente, et après plusieurs jours d’incertitude, les Hussein ont appris qu’une nouvelle enquête avait été ouverte sur leur père et qu’il resterait en prison, sans plus de détails.


Les autorités égyptiennes se doivent d’appliquer les décisions de justice et de tenir les familles des journalistes informées, réagit Sabrina Bennoui, responsable du bureau Moyen-Orient de Reporters sans frontières. Ce va et vient incessant des décisions de justice et ces ouvertures surprises d’enquêtes sont aussi absurdes que cruelles pour les journalistes et leurs proches”.


Selon des informations recueillies par RSF, le photojournaliste indépendant Ahmed Abu Zeid et son collègue du journal El Dyar Ahmed Bayoumi - tous les deux en détention provisoire depuis décembre 2017 - devraient être libérés de façon imminente. Leur libération a été annoncée le 9 décembre. Il en est de même pour le journaliste du journal Al-Shura Mohamed Al-Husseini Hassan dont la libération officielle date théoriquement du 26 novembre.


Quant au journaliste indépendant Ahmed El-Sakhawy et son confrère d'El Dyar Ahmed Al-Tukhi, détenus depuis septembre 2017, ils sont à présent rentrés chez eux. 


En 2019, l’Egypte occupe la 163e place au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.

Publié le
Mise à jour le 16.12.2019