Déchaînement de violence lors d’une descente de police dans la prison d’Evin

Reporters sans frontières condamne fermement les graves violations des droits des prisonniers d’opinions par la République islamique d’Iran. Le 17 avril 2014, vers 9 heures du matin, une vaste opération de fouille des cellules des détenus a été menée dans le dortoir 350 de la prison d'Evin par une centaine policiers en tenue anti-émeute, ainsi que des gardiens de la révolution et des agents en civil du ministère des Renseignements. Selon les familles, les prisonniers sont restés dans leurs cellules pour surveiller leurs effets personnels. Suite à leur contestation de cette fouille irrégulière, les policiers ont répondu par une violence extrême, cassant le matériel, les télévisions et les affaires personnelles des détenus. Plusieurs dizaines de prisonniers, dont des journalistes et net- citoyens comme Mohammad Sadegh Kabovand, Hossein Ronaghi Malki, Mohammad Davari, Said Matinpour, Siamak Qaderi , Saïd Haeri ,Yashar Darolshafa, mais aussi des avocats et défenseurs des droits de l'homme tels Abdolfattah Soltani et Hotain Dolati, ainsi que Behnam Ebrahimzadeh, militant du mouvement ouvrier, ont été battus puis placés à l’isolement dans la section sécuritaire 240, malgré leurs blessures. « Le régime de Téhéran ne respecte rien ! Ni le droit international, ni ses propres lois islamique. La violence déployée contre ces prisonniers est un acte gratuit et lâche de la part des autorités. Un acte clairement destiné à punir ces héros qui malgré l’oppression qu’ils subissent depuis des années, continuent à résister. C’est aussi un avertissement à l’attention d’une société civile iranienne qui ne cesse de réclamer plus de liberté et la démocratie. « Les familles des détenus placés à l’isolement sont sans nouvelles et trés inquiètes. Nous partageons cette inquiétude et demandons que des garanties fermes soient apportées par le régime de Téhéran quant à la protection des prisonniers de conscience. La Haut Commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Navi Pillay, et le rapporteur spécial chargé d’examiner la situation des droits de l’homme en Iran, Ahmed Shaheed, doivent intervenir le plus rapidement possible et faire pression sur les autorités iraniennes pour protéger ces défenseurs des droits de l’homme et journalistes en danger", déclare Réza Moïni, responsable du bureau Iran-Afghanistan de Reporters sans frontières. Golamhossien Esmaili, le directeur de l’organisation des prisons a démenti, dans un entretien avec l'agence ILNA, « les fausses informations et les rumeurs publiées par les site d'information ennemis ». Pourtant, selon les informations obtenues par Reporters sans frontières, cette attaque avait été préparée et organisée par certains hauts responsables de la justice, par le département de l'information des Gardiens de la Révolution et par le ministère des Renseignements. La présence de certains de leurs représentants au moment de cette descente de police à Evin n’est pas une simple coincidence.
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Updated on 20.01.2016