Décès du photographe Niraz Saied dans une prison syrienne
Trois ans après son arrestation, Reporters sans frontières (RSF) a appris avec consternation la mort du photographe palestinien syrien Niraz Saied dans une prison du régime syrien.
Cela fait près de trois ans que ses proches ne l’avaient pas revu. Le photographe Niraz Saied a été arrêté par la sécurité syrienne le 2 octobre 2015, alors qu’il cherchait à quitter le camp palestinien de Yarmouk, après avoir reçu des menaces de l’Etat islamique.
« Il n’y a rien de plus difficile que d’écrire ces mots, mais Niraz ne doit pas mourir en silence. Niraz est mort dans les prisons du régime syrien », a indiqué lundi 16 juillet sur son compte Facebook, sa femme Lamis Alkhateeb actuellement réfugiée en Allemagne,.
L’épouse du photographe palestinien syrien n’a pas précisé comment l’information lui était parvenue. L’un de ses amis, Ahmad Abbassi, avance de son côté que Nizar Saied serait mort il y a un an et demi, vraisemblablement sous la torture, comme l’estime la Syrian Journalists Association.
Les organisations de défense des droits de l'Homme accusent régulièrement le régime du président syrien Bachar al-Assad de torture et d'exécutions extrajudiciaires. Selon des données recueillies par RSF, au moins 25 journalistes, professionnels et non professionnels, sont morts dans les prisons du régime syriens depuis 2011, souvent sans que leurs familles connaissent les causes exactes de leur décès et sans qu’elles puissent récupérer leur corps.
“La confirmation de la mort de Niraz Saied est une nouvelle illustration du ciblage systématique des journalistes par le régime syrien, déplore Sophie Anmuth, responsable du bureau Moyen Orient de RSF. Toute la vérité devra être faite sur les conditions de son décès alors qu’il était aux mains des autorités syriennes.”
Nizar Saied s’était fait connaître par ses images du camp de Yarmouk. Fin 2014, il a remporté le premier prix d’un concours de photographie organisé par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et l’UE avec l’un de ces clichés. Il avait rencontré sa femme pendant le tournage du film documentaire "Les Lettres de Yarmouk", où il assistait le réalisateur, Rashid Mashharawi.
La Syrie restait en 2017 le pays le plus dangereux pour les journalistes, et occupe la 177e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de presse 2018 établi par RSF.