Black out sur les événements en Libye: journalistes étrangers enfermés et Internet coupé

Reporters sans frontières condamne la manière dont le pouvoir de Kadhafi a empêché les journalistes de couvrir les manifestations antigouvernementales prévues après la prière hebdomadaire, ce vendredi 4 mars 2011, à Tripoli. L’organisation juge inacceptable la multitude d’entraves au droit d’informer mises en oeuvre par le régime depuis le début du soulèvement populaire à la mi février afin d’imposer un black out médiatique sur les exactions dont est victime la population civile. Le 4 mars, les autorités libyennes ont interdit aux journalistes étrangers présents dans la capitale libyenne de sortir de leurs hôtels, sans autorisation, les empêchant ainsi de couvrir les manifestations populaires à Tripoli. Des agents de sécurité ont barré la route aux reporters voulant sortir de l'hôtel Rixos (http://www.rixos.com/, situé au sud du centre de la capitale), où sont logés les 130 journalistes invités par les autorités. Le porte-parole du gouvernement, Moussa Ibrahim, a déclaré que la présence de journalistes pourrait provoquer des violences, menaçant d’arrêter tous ceux qui sortiraient sans autorisation. En outre, Internet est coupé depuis le 3mars dans la soirée. L’accès au réseau était déjà perturbé depuis plusieurs semaines. (http://www.ecrans.fr/La-Libye-est-deconnectee-du-Net,12172.html). L’application de cette mesure a pu compter sur la collaboration du principal fournisseur d’accès à Internet dontle propriétaire n’est autre que Mohamed Kadhafi, un des fils de Muammar Kadhafi. Reporters sans frontières rappelle que le signal du satellite Nilesat, diffusant entre autres les chaînes Al-Hurra, Al-Jazeera et Al-Arabiya, est brouillé depuis le 23 février. Ces chaînes ont permis de couvrir en direct les récents événements et ont rendu possibles des témoignages par téléphone. Les autorités libyennes continuent de pointer du doigt les médias étrangers. Le 21 février, Mouammar Kadhafi qualifiait les télévisions étrangères de "chiens errants”. Depuis, les professionnels de l’information, entrés "illégalement en Libye", sont considérés par les forces pro-Kadhafi comme des agents travaillant pour Al Qaida, a déclaré le ministre des Affaires étrangères.
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Updated on 20.01.2016