Aucune piste ne doit être négligée dans l'affaire du colis piégé envoyé au quotidien Ming Pao

Reporters sans frontières exprime son indignation après l'explosion, le 7 novembre 2005, d'un colis piégé destiné à Cheung Kin-Bor, rédacteur en chef du quotidien en chinois Ming Pao. Deux employées du journal ont été blessées. Reporters sans frontières dénonce vivement cet incident, premier du genre à Hong Kong, et demande aux autorités de ne négliger aucune piste dans l'enquête en cours. « Il est très préoccupant que des individus osent utiliser de telles méthodes, dignes des mafias ou de groupes terroristes, contre la presse de Hong Kong. Le gouvernement a la responsabilité de rétablir la confiance en arrêtant les auteurs de cet acte et la presse doit se mobiliser contre ces intimidations », a déclaré l'organisation. L'explosion du colis piégé s'est produite dans les locaux du quotidien Ming Pao, le 7 novembre à 14 heures. Sous la forme d'un paquet-cadeau accompagné d'un bouquet de fleurs, le colis contenait une batterie et quelques grammes d'explosif. Agée de 45 ans, la secrétaire de Cheung Kin-Bor, qui a ouvert le colis piégé, souffre de blessures au visage. Hospitalisée, son état est stationnaire. Une autre employée a été victime d'un malaise, en raison de la fumée dégagée par l'explosion. Une lettre anonyme, placée à l'intérieur du colis, fait référence à de « bonnes nouvelles » publiées par le journal mi-octobre et demande le versement de plus de 3 millions d'euros sur le compte bancaire de la Caisse de bienfaisance hongkongaise, une association caritative. Les auteurs du courrier demandent également au Ming Pao de publier sur son site, dans les trois jours, un reçu prouvant ce transfert. « Ne vous méprenez pas, ceci n'est pas une farce. Et les hommes indignes que vous êtes devraient se rappeler que vous êtes responsables de la sécurité de votre personnel (...). La prochaine fois, la punition sera plus dure », menacent le ou les auteurs du colis piégé. Cheung Kin-Bor a affirmé ne pas savoir pourquoi le Ming Pao est la cible d'un tel chantage. Il a réaffirmé l'attachement de son journal à la liberté de la presse. Le gouvernement de Hong Kong a condamné cet acte violent. Le chef de l'exécutif, Donald Tsang, s'est notamment engagé à ce que ses auteurs soient arrêtés.
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Updated on 20.01.2016